Le village d’Anzère, station touristique sise elle aussi sur le territoire de la commune d’Ayent, avait jusqu’en 2006 son petit Musée alpin et des bisses. Le projet de Musée valaisan des Bisses, et l’association qui lui servira désormais de pilier sous la présidence de M.Armand Dussex, veulent redonner un second souffle à l’idée d’une exposition permanente exclusivement consacrée à cette thématique.
La ‘Maison peinte’ de Botyre lui offre un espace tout à fait bienvenu et privilégié. Il y a quelques années, la commune d’Ayent avait cédé à une Fondation la propriété et la gestion de cette grande bâtisse datant du début du 17e siècle. Ce monument historique est destiné à servir en quelque sorte de ‘maison de la culture’. Son extérieur a déjà été entièrement restauré. Reste à en rénover l’intérieur. Et lorsque ce sera chose faite (les travaux viennent de commencer), les quatre salles de son premier étage, sur une petite centaine de mètres carrés, seront entièrement dédiées au musée des bisses et à une présentation renouvelée de ce riche patrimoine.
Ses concepteurs estiment que ce moyen d’irrigation mérite d’être expliqué dans ses nombreuses fonctions : objet agricole quasi sacré, puis abandonné avant d’être reconverti au profit de la production fruitière, le bisse fait aujourd’hui non seulement l’objet d’études scientifiques pluridisciplinaires, mais aussi de revalorisations didactiques et touristiques dans un souci de respect et de proximité de la nature. Les quatre salles d’exposition offriront donc aux visiteurs l’occasion d’en savoir un peu plus sur l’histoire de ces canaux aménagés au cours des 14e et 15e siècles, amenant non sans prouesses techniques et humaines l’eau des glaciers jusqu’aux cultures de plaine, et de découvrir que des systèmes assez identiques existent aussi ailleurs de par le monde.
Le musée entend aussi rappeler la place que tenait l’homme dans ce système : les corvées de réfection des canaux après l’hiver pour préparer leur mise en eau, la responsabilité des gardiens dans le bon usage de l’eau et la répartition de l’arrosage des terres, les changements induits par les canalisations modernes, etc. Aujourd’hui, ultime illustration de la relation entre l’homme et le bisse, cet héritage est « à lire, à suivre, à écouter ». Et le meilleur moyen de le découvrir est de parcourir à pied la multiplicité d’itinéraires de randonnées qui longent ces canaux historiques et qui commencent à tisser entre eux un véritable réseau de bisses-balades à flancs de coteaux. (bw)