Le rapport du Groupe de travail II du GIEC (celui du troisième groupe est attendu en avril et le rapport de synthèse en octobre) a pour titre : "Changements climatiques 2014 : conséquences, adaptation et vulnérabilité". Il présente en détail les incidences actuelles des changements climatiques, les risques à venir dus à l’évolution du climat et les possibilités d’interventions efficaces pour réduire ces risques.
Selon les experts, la nature de ces risques est de plus en plus claire même si l’évolution du climat réserve sans doute encore des surprises : ils sont dus à la vulnérabilité par manque de préparation et au fait que les populations, les économies et les écosystèmes se trouvent de plus en plus exposés aux dangers que font courir les phénomènes climatiques.
Les changements climatiques touchent déjà l’agriculture, la santé, les écosystèmes terrestres et océaniques, l’approvisionnement en eau et les moyens de subsistance de certaines populations. Ce qui est frappant dans les incidences de ces changements tels qu’observés par les experts, c’est qu’ils touchent les tropiques comme les pôles, les petites îles comme les grands continents, les pays les plus riches comme les plus pauvres.
Commentaire de Chris Field, l’un des coprésidents de ce Groupe de travail II : "nous sommes confrontés à des problèmes, mais si on les comprend et qu’on les aborde de façon créative, on peut faire de l’adaptation à l’évolution du climat un moyen important de créer un monde plus dynamique à court et long terme."
Dans le secteur de l’eau, les risques liés aux changements climatiques augmentent de façon significative parallèlement à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Chaque degré de réchauffement devrait restreindre d’un cinquième la quantité de ressources hydriques renouvelables pour 7% supplémentaires de la population mondiale. À la fin du siècle, le nombre de personnes exposées chaque année à des inondations centennales pourrait être multiplié par trois.
Impacts possibles sur la qualité de l’eau
Entre autres impacts des changements climatiques dans le domaine de l’eau, le rapport du GIEC met en évidence :
– une réduction significative des ressources en eau de surface et des eaux souterraines dans la plupart des régions subtropicales sèches, ce qui exacerbera la concurrence pour l’eau entre ses différents utilisateurs ; en revanche, les ressources en eau devraient augmenter dans les hautes latitudes ;
– l’accélération de la fréquence des sécheresses météorologiques (moins de précipitations) et des sécheresses agricoles (moins d’humidité dans le sol) dans les régions généralement sèches ; il n’existe toutefois aucune preuve que cette fréquence se soit beaucoup modifiée au cours des dernières décennies bien que les effets de la sécheresse se soient faits davantage sentir en raison de la demande accrue de ressources en eau ;
– des menaces concernant la qualité de l’eau potable, même traitée de manière conventionnelle, en raison non seulement de la hausse de la température, mais aussi de l’accumulation de sédiments, de nutriments et de substances polluantes lors de fortes pluies, en raison de la concentration d’éléments polluants pendant les périodes de sécheresse, ou à cause de perturbations dans les installations de traitement lors d’inondations.
L’intégralité de ce rapport (en anglais)
est disponible sur le site du GIEC