L’enquête onusienne met tout particulièrement l’accent sur les progrès accomplis en deux décennies grâce à la mise en pratique des principes de la gestion intégrée des ressources en eau, c’est-à-dire une gestion qui prend en compte la totalité des activités humaines en relation avec l’eau, ses usages, sa protection et la prévention contre ses dangers.
Cette approche intégrée implique aussi une concertation entre tous les utilisateurs, d’autant que les besoins d’approvisionnement en eau - domestiques, agricoles, industriels, environnementaux - ne cessent d’augmenter, entrent souvent en concurrence et ne vont pas sans conflits.
Au cours des vingt dernières années, plus de 80 pour cent des pays ont réformé leurs lois sur l’eau de manière à répondre aux pressions croissantes sur les ressources en eau, en raison surtout de la croissance démographique, de l’urbanisation et des changements climatiques. Dans les résultats de l’enquête, il apparaît qu’une majorité d’entre eux souligne une nette augmentation des risques liés à l’eau et à la concurrence pour l’accès à cette ressource, et que pour la plupart l’alimentation en eau domestique fait figure de priorité numéro un.
Parmi les exemples de résultats positifs, on note qu’en Estonie, l’instauration de redevances d’eau et de pollution a contribué à une meilleure efficacité de l’eau et à une réduction de la pollution en mer Baltique ; au Costa Rica, la moitié des recettes tirées des redevances d’eau est désormais réinvestie dans la gestion des ressources hydriques ; au Ghana, 40 % des systèmes d’irrigation ont été réhabilités en vue d’une utilisation plus performante de l’eau ; en Tunisie, une bonne centaine d’usines de traitement des eaux usées ont été construites.
Pour la toute grande majorité des pays, les défis actuels en matière de gestion des ressources en eau concernent d’abord le développement des infrastructures et la capacité financière des États. Mais l’enquête met aussi en évidence des différences importantes, en termes de priorités, entre pays développés et pays en développement : pour les premiers, qui affichent un indice élevé de développement humain, il s’agit d’abord de préserver les écosystèmes d’eau douce ; pour les seconds, il importe avant tout de garantir un approvisionnement en eau qui permette un développement de l’agriculture.
Le document onusien, qui a été pensé comme une aide à la décision pour les participants du Sommet de Rio+20, propose, entre autres conclusions, que chaque pays fixe rapidement des objectifs et des échéanciers précis pour la mise en œuvre de leurs programmes de gestion intégrée, et qu’un effort d’information soit entrepris par le biais par exemple d’un rapport mondial régulier sur la manière dont les pays, au niveau national, gèrent leurs ressources en eau. (Source : PNUE / ONU-Eau)
– Le rapport " Status Report on the Application of Integrated Approaches to Water Resource Management est disponible (en anglais seulement) sur le site de la coordination inter-agences UN-Water