En 2012, UFC-Que Choisir avait déjà publié une première analyse portant sur la qualité de l’eau potable dans les 36’000 communes de France. Il apparaissait alors que 97,5 % des Français avaient accès à une eau, mais que plus d’un million et demi d’entre eux payaient pour une eau non conforme aux critères réglementaires.
Deux ans plus tard, l’association réactualise ses données. D’où il ressort – bonne nouvelle - que 280’000 consommateurs supplémentaires bénéficient désormais d’une eau de bonne qualité, mais aussi que 1’480’000 autres consommateurs continuent à payer pour une eau non conforme.
UFC-Que Choisir met le doigt sur quelques problèmes-clefs :
– les pollutions dues aux activités agricoles, avec 63 % des non conformités constatées, représentent encore et toujours la première cause de pollution de l’eau. À titre d’exemple, dans les zones d’agriculture intensive du quart nord-est de la France, on boit une eau contaminée en pesticides, en nitrates ou en sélénium ;
– pour un tiers des cas de non-conformité, en particulier dans les zones rurales ou de montagne, c’est la vétusté des réseaux ou le manque de surveillance des traitements d’assainissement qui aboutit à ce que soit distribuée dans 2 000 communes une eau contaminée en bactéries ou en aluminium ;
– les lois d’application du Grenelle de l’environnement de 2007, qui demandaient la protection prioritaire de 500 sources d’eau potable sont loin d’atteindre leur objectif et n’imposent aucune contrainte réglementaire à l’agriculture conventionnelle ;
– le constat global d’une bonne qualité de l’eau du robinet ne doit pas masquer la réalité : faute d’une réelle politique de prévention, les pouvoirs publics continuent de privilégier une "trop coûteuse et malsaine dépollution des eaux" et – "aberration écologique" ! - en font payer 80 % du prix aux consommateurs plutôt qu’aux agriculteurs pollueurs.
Dans ses conclusions, UFC-Que Choisir invite les consommateurs à vérifier la qualité de leur eau potable grâce à une carte interactive et demande d’une part au gouvernement de faire respecter les objectifs législatifs en matière de protection écologique des captages prioritaires, et d’autre part aux agences de l’eau de mobiliser davantage de moyens pour la prévention des pollutions agricoles de l’eau.
– En savoir davantage sur le site UFC-Que Choisir