Cette étude, dit-on du côté de la Commission du fleuve Mékong, est probablement l’une des plus complexes jamais menées dans un bassin hydrographique international et prouve le haut degré de coopération entre les quatre pays riverains concernés. Les experts ont également pris en compte les impacts que ces projets pourraient avoir sur la partie amont du fleuve en territoire chinois.
D’un côté, ces projets risquent d’entraîner de sérieux dégâts environnementaux et sociaux, par la perte de diversité biologique des milieux aquatiques et terrestres et par l’insécurité alimentaire de millions de personnes privées des revenus de la pêche. Le rapport fournit des indications sur les possibilités d’éviter ou d’atténuer ces impacts par une planification adéquate, et des recommandations au cas où la décision serait prise d’aller de l’avant dans la construction des barrages. D’un autre côté, le rapport décrit parallèlement les avantages potentiels qu’offriraient les quelque 13’500 mégawatts d’énergie renouvelable fournie par ces barrages pour la croissance économique et sociale des pays riverains.
Les experts avancent plusieurs options stratégiques qui vont du renoncement à la construction de ces barrages à une approche d’économie de marché pour leur développement, en passant par une option, privilégiée par le rapport, qui suggère de différer d’une dizaine d’années au maximum toute décision finale en la matière. Les pays membres de la Commission du fleuve Mékong ne sont pas tenus de respecter ces recommandations. Mais ils ont aujourd’hui entre les mains, pour prendre leurs décisions, tous les ingrédients d’une discussion qui pourrait durer encore quelques années. (Source : Commission du fleuve Mékong/MRC)
– Le site de la Commission du fleuve Mékong (en anglais)
(*) Le Mékong, long de 4’800 kilomètres, d’un bassin de quelque 795’000 kilomètres carrés (huit fois plus grand que le bassin du Rhône) et d’un débit final estimé en moyenne à 15’000 mètres cubes/seconde, prend sa source dans l’Himalaya et traverse six pays : Chine, Myanmar, Thaïlande, Laos, Cambodge et Vietnam. Seuls les quatre derniers de ces pays sont membres de la Commission du fleuve Mékong, créée en 1995, et représentent les trois quarts du bassin versant où habitent quelque 60 millions de personnes. C’est une population rurale qui vit principalement de la pêche et de la riziculture et doit se contenter souvent de bas revenus et de peu d’accès aux services de base. (Informations MRC)