En mars 2002, la NASA et l’Agence spatiale allemande (DLR) avaient initié une mission spatiale conjointe, baptisée GRACE (Gravity Recovery And Climate Experiment), et mis sur une même orbite un couple de petits satellites, Tom et Jerry, extrêmement sensibles aux variations de gravité terrestre et travaillant de manière complémentaire. Ce système repose sur la mesure des modifications de distance entre les deux satellites et la combinaison de ces données avec leur position par rapport à la surface de la Terre.
Chaque mois ces différents relevés sont reportés sur des cartes extrêmement précises qui permettent aux chercheurs (océanographes, hydrologues, glaciologues, géologues et autres) de se faire une idée plus élaborée notamment de la circulation de l’eau dans les mers et les océans et dans les grands bassins hydrographiques, et d’évaluer par exemple le niveau des nappes souterraines, en particulier dans les régions difficiles d’accès et là où l’on ne dispose pas des traditionnels moyens de contrôle hydrologique au sol.
De leur analyse des tendances affichées sur près d’une décennie, les chercheurs californiens ont déduit que les nappes souterraines sont nettement à la baisse dans les plaines de Patagonie en Argentine, dans la Vallée Centrale de Californie, dans l’ouest australien, en Arabie saoudite et ses pays voisins, en Inde et en Chine, et plus particulièrement dans les régions qui connaissent une croissance notable des activités agricoles intensives. Ici et là les niveaux d’eau peuvent descendre de plusieurs centimètres par an et provoquer à la longue un affaissement des sols. La situation est encore plus grave lorsque des prélèvements massifs d’eau sont faits dans des nappes fossiles qui, par définition, ne seront jamais réapprovisionnées. (Sources : NASA, Mission GRACE)
En savoir plus sur les sites de
– L’Université du Texas
– L’Institut californien de technologie
– Le Centre de modélisation hydrologique de l’Université d’Irvine, Californie