Le 3 décembre 1984, une fuite de gaz dans une usine de pesticides de la société Union Carbide à Bhopal, la capitale du Madhya Pradesh au centre de l’Inde, avait provoqué la mort de 3’800 personnes qui avaient inhalé des vapeurs toxiques. Beaucoup d’autres, dont on ne connaitra jamais sans doute le nombre, avaient par la suite succombé aux effets indirects (en particulier la pollution des eaux) de ce qui restera l’une des plus grandes catastrophes industrielles de l’histoire. Cinq ans plus tard et à l’issue d’un procès devant la Cour suprême indienne, Union Carbide avait payé 470 millions de dollars à titre de dédommagements. Depuis lors, la société a abandonné son site et été rachetée par Dow Chemical.
Un autre procès a ensuite été intenté aux États-Unis pour motif que des milliers de personnes après le désastre 1984 ont été exposés à de l’eau potable polluée. Le juge de première instance avait alors classé l’affaire. La cour d’appel vient donc de casser ce premier jugement, estimant que les plaignants n’avaient pas eu accès à certains documents ni obtenu les informations qu’ils réclamaient.
L’enjeu de ce procès porte sur la reconnaissance du statut collectif de la plainte (au nom de plusieurs milliers de victimes), sur la remise en bon état du site et de ses nappes phréatiques, ainsi que sur des versements supplémentaires à titre de dédommagement. Union Carbide estime pour sa part que la décision de la Cour d’appel porte sur des questions de procédures et non sur le fond de l’affaire. (Source : agences et EarthRights)