« Il ne s’agit pas de mesures techniques qui doivent être décidées par des ingénieurs, commente Pier Francesco Mantovani, l’un des spécialistes en eau de la Banque mondiale. Mais de réformes politiques profondes que les gouvernements de la région tardent à prendre car elles ne sont pas très populaires. »
Selon les calculs de la Banque, les ressources en eau renouvelable de la région, qui étaient de 4’000 mètres cubes par an par habitant au milieu du 20e siècle, ne sont plus actuellement que de 1’100 mètres cubes et chuteront à 550 mètres cubes en 2050 si rien n’est fait.
La Banque mondiale prône principalement une meilleure gouvernance, soulignant notamment que les usages domestiques, commerciaux et industriels de l’eau ne représentent que 10 à 15 % des besoins en eau d’un pays. Il faut donc absolument changer les modes de penser et de faire de l’agriculture en réduisant l’irrigation, et en instaurant par exemple des allocations d’eau, « ce qui implique de décider dans la transparence qui recevra de l’eau et dans quelle quantité ».
En raison de la croissance urbaine, la Banque suggère aussi de diminuer les emplois dans le secteur agricole, d’autoriser les agriculteurs à pratiquer une agriculture à forte valeur ajoutée et à importer davantage de produits alimentaires pour protéger l’eau de la région.
Une crise peut encore être évitée, dit-elle, à condition que les gouvernements réparent les réseaux d’eau, construisent de nouvelles infrastructures comprenant des usines de dessalement et incitent les populations à ne pas gâcher des ressources limitées. (Source : agences)