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20 juillet 2015.

L’eau au cœur d’un accord historique entre la Chine et Taïwan

Après une vingtaine d’années d’études techniques et de (...)

Après une vingtaine d’années d’études techniques et de négociations diplomatiques, la Chine et Taïwan ont officiellement signé un contrat de coopération pour l’approvisionnement en eau potable du petit archipel taïwanais de Kinmen, situé à quelques encablures seulement des côtes de la République populaire de Chine. Qualifié d’historique par les autorités taïwanaises, cet accord est considéré comme le premier jalon d’une future collaboration de part et d’autre du détroit de Taïwan entre ces deux pays séparés depuis la guerre civile chinoise de 1949.

L’archipel de Kinmen (parfois dénommé Jinmen), compte tenu de sa proximité avec la Chine continentale dont il faisait historiquement partie, a fait l’objet au lendemain de la seconde guerre mondiale d’âpres disputes politiques et de conflits militaires entre Taïwan qui l’occupait et Pékin qui voulait se le réapproprier, sans parler des États-Unis qui en avaient fait une base militaire jusque dans les années 1990. Les temps ont changé et les îles de Kinmen - quelque 150 km carrés pour une population de 127’000 habitants – sont, depuis quelques années déjà, ouvertes également aux touristes de la Chine populaire.

L’approvisionnement en eau potable y est un problème récurrent depuis plusieurs décennies. Selon les statistiques officielles, l’archipel consomme environ 42’000 mètres cubes d’eau par jour, dont un bon tiers pour des activités agricoles, mais les services d’eau sont loin de couvrir la totalité des besoins et les prévisions démographiques et économiques prévoient à très court terme un déficit journalier de 20’000 m3.

L’installation d’une nouvelle usine de dessalement se révélant peu rentable, la meilleure solution - quoique politiquement difficile à réaliser - restait l’approvisionnement à partir de la province côtière chinoise de Fujian. D’où la satisfaction affichée par le préfet de Kinmen au moment de la signature du contrat et rapportée par le Taipei Times comme une "importante et historique avancée vers une collaboration et un développement pacifique entre Taiwan et la Chine pour le bien-être de leurs populations".

Concrètement, le contrat de 30 ans signé par le commissaire du comté taïwanais de Kinmen et le gouverneur de la province chinoise du Fujian prévoit la construction par Taïwan d’une canalisation sous-marine de quelque 16 km de long, complétée côté chinois par une canalisation terrestre d’environ 11 km. Au moment de sa mise en service prévue au plus tôt pour la fin 2016 et durant les trois premières années de l’exploitation des installations, Kinmen importera 15’000 m3 d’eau potable produite en Chine et ce volume sera ensuite progressivement augmenté pour atteindre jusqu’à 34’000 m3 dix ans plus tard.

Le coût du projet est estimé à plus de 62 millions de dollars US et le prix de vente de l’eau a été fixé d’un commun accord à 9,86 nouveaux dollars taiwainais (environ 0,32 dollars US) le mètre cube, soit six fois moins cher que le tarif actuellement pratiqué dans l’archipel. (Sources : agences et presse chinoise)



Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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