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25 février 2023.

L’ONU veut redynamiser les actions durables dans le domaine de l’eau

Une journée et un sommet pour “accélérer le changement”

“Soyez le changement que vous voudriez pour le monde” : c’est le slogan choisi par l’ONU en cette année 2023 pour animer la journée du 22 mars qu’elle dédie traditionnellement aux ressources en eau. Le même jour s’ouvrira à New York une “Conférence sur l’eau” convoquée par l’Assemblée générale des Nations Unies. De ce rendez-vous prévu sur trois jours, le Secrétaire général de l’ONU António Guterres attend qu’il débouche sur “un programme d’action audacieux sur l’eau qui donnera à cet élément vital pour notre monde l’engagement qu’il mérite”. En plus clair : les États de la planète manquent d’ambitions et de volonté dans la mise en œuvre des fameux Objectifs de développement durable pour 2030, entre autres celui qui vise à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement. Le monde a pris du retard et il n’a pas le choix : il lui faut “accélérer le changement”.

Ce rendez-vous était programmé depuis 2018. L’Assemblée générale de l’ONU avait alors décidé de convoquer pour 2023 une conférence dédiée à “l’examen approfondi à mi-parcours” de la réalisation des objectifs de la Décennie internationale d’action (2018-2028) sur le thème “L’eau et le développement durable” [1]. Brièvement dit, il s’agit de promouvoir le développement durable et la gestion intégrée des ressources en eau à des fins sociales, économiques et environnementales, de mettre en pratique des programmes et des projets qui permettent d’atteindre ces objectifs et pour cela de renforcer la coopération et les partenariats à tous les niveaux.

Le sixième des Objectifs de développement durable (ODD) entend garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement et met l’accent sur la gestion durable des ressources en eau. Mais on connaît la dure réalité des chiffres : sur cette planète, une personne sur quatre n’a pas accès à de l’eau potable à proximité de son habitat, près de la moitié de la population est encore et toujours privée de services d’assainissement dignes de ce nom, et 80 % des eaux usées du monde se déversent dans la nature sans avoir été préalablement épurées.

Il y a urgence, clamait en décembre dernier un rapport conjoint de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ONU-Eau qui coordonne les travaux des agences onusiennes en matière d’eau et d’assainissement [2]. Les experts s’accordent à dire que le monde a pris un retard considérable dans la réalisation de cet objectif n°6 et “une accélération est nécessaire”. Il faut dire que bon nombre de pays manquent encore de moyens financiers, mais pas seulement, pour mettre en pratique leurs politiques et leurs plans de développement dans ce domaine.

En raison du manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène, des centaines de millions de personnes restent donc dangereusement exposées à des maladies infectieuses. À quoi s’ajoutent les risques liés à des événements climatiques extrêmes, inondations et sécheresses, de plus en plus violents et fréquents qui aggravent des situations déjà fort précaires.

Qu’attendre dès lors de cette Conférence ? Les deux pays-hôtes, les Pays-Bas et le Tadjikistan, veulent en faire “un moment décisif ” pour créer une dynamique mondiale capable de relever les défis liés à la gestion de l’eau. Contrairement à ce qui se passe dans d’autres grands rendez-vous onusiens, il n’y aura pas de suspense ni d’interminables négociations autour d’un document final. Les participants venus de tous les secteurs concernés par la gestion de l’eau - gouvernements, organisations internationales, institutions financières, ONG, représentants de l’économie privée, chercheurs, etc. - repartiront de New York avec un résumé des travaux et un nouvel Agenda pour l’eau en forme de catalogue d’actions et de bonnes résolutions à concrétiser sur une base volontaire. (bw)

Un colibri comme symbole

“Un jour, un incendie se déclara dans la forêt. Tenant à leur vie, tous les animaux s’enfuirent. Du bord du brasier, ils contemplaient les flammes avec terreur et tristesse. Mais au-dessus de leurs têtes, un colibri faisait sans relâche des allers-retours vers le feu. Les autres animaux lui demandèrent alors ce qu’il faisait. “Je vais chercher de l’eau au lac pour tenter d’éteindre le feu”, dit le colibri. Les animaux se moquèrent de lui : “C’est insensé ! Tu n’y arriveras pas !” Et l’oiseau-mouche de rétorquer : “Je fais ma part de la besogne.”

Cette image et ce conte quechua du Pérou ont été choisis par l’ONU à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau du 22 mars 2023 afin d’illustrer l’importance de l’engagement personnel pour résoudre la crise mondiale de l’eau et de l’assainissement.



Notes

[1Voir le site officiel de la Conférence des Nations Unies sur l’eau, 22-24 mars 2023, New York.

[2UN-Water Global Analysis and Assessment of Sanitation and Drinking-Water (GLAAS) 2022 report. Strong systems and sound investments : Evidence on and key insights into accelerating progress on sanitation, drinking-water and hygiene.
 Voir la presentation de ce rapport sur le site de l’OMS.

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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