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30 mars 2016.

En 2015, les Suisses ont fait une consommation record d’eau minérale

Jamais, même lors de l’année 2003 et sa mémorable canicule, le (...)

Jamais, même lors de l’année 2003 et sa mémorable canicule, le marché suisse de l’eau minérale n’avait enregistré un aussi gros volume de consommation, à savoir : 964 millions de litres, soit quelque 115 litres par habitant. Ce qui, comparé à l’année précédente, correspond à une progression de 4,7 %.

Pour l’Association suisse des sources d’eaux minérales et des producteurs de soft drinks (SMS), qui fournit ces chiffres, cette consommation record s’explique non seulement par des conditions météorologiques particulières (et des températures nettement supérieures à la moyenne), mais aussi par les impacts d’un contexte économique marqué par le franc fort, le tourisme d’achat, la pression sur les marges et le recul des activités touristiques.

Si l’on va dans le détail des statistiques 2015 du marché suisse de l’eau minérale, on constate que la production indigène, avec ses 578 millions de litres, s’est accrue de 2,3 % par rapport à l’année précédente. On est assez loin cependant des 635 millions de 2003, même si les chiffres ne sont pas tout à fait comparables car à l’époque ils comprenaient encore les eaux minérales aromatisées (celles-ci sont désormais comptabilisées comme boissons rafraîchissantes).

C’est du côté des importations qu’il faut chercher l’essentiel des explications de cette hausse notable de consommation d’eau minérale en 2015. Ces importations, principalement italiennes et françaises, ont en effet enregistré une année record, avec 394 millions de litres (307 millions en 2003), ce qui représente près de 41 % de l’ensemble des ventes d’eau minérale en Suisse.

Sur le marché des boissons rafraîchissantes, les ventes totales n’ont que légèrement augmenté en 2015 et les producteurs notent surtout que leurs exportations ont lourdement chuté de 16,2%. Ils mettent le doigt notamment sur des problèmes liés au franc fort, à l’accroissement du tourisme d’achat et des importations parallèles qu’il engendre, ce qui contraint la branche "à travailler de manière à la fois novatrice et efficiente afin de pouvoir dégager du profit et maintenir les emplois en Suisse". À quoi s’ajoutent la pression croissante sur les marges exercée par le commerce de détail, la baisse des résultats dans l’hôtellerie et la restauration due à la faiblesse de l’euro qui détourne de la Suisse les touristes européens.

Dans leur bilan 2015, les producteurs d’eaux minérales mettent également en évidence le fait qu’ils ont conclu l’an dernier une déclaration d’intention dans laquelle ils se déclarent disposés, dans des situations d’urgence, à fournir de l’eau minérale rapidement et sans tracasseries bureaucratiques. Ce qui signifie qu’une localité dont le réseau d’eau serait pollué (cela a été le cas par exemple au Locle en juillet 2015) devrait pouvoir bénéficier dans les meilleures conditions possibles de l’aide de l’embouteilleur d’eau minérale naturelle le plus proche. (Source : SMS)

 Site de l’Association suisse des sources d’eaux minérales et des producteurs de soft drinks (SMS)




Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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