Les auteurs de cette étude, publiée dans la revue ’Geophysical Research Letters’ (*), œuvrent dans des instituts de recherche français (Centre national de la recherche scientifique et Institut de recherche pour le développement). Pour mener à bien leur travail, ils ont combiné et analysé simultanément un très grand nombre d’observations issues de différents satellites.
La cartographie inédite qu’ils ont réussi à dresser montre d’abord que l’étendue des zones d’eau varie fortement au cours de l’année, mais aussi d’une année à l’autre, avec une forte modulation durant les épisodes El Niño (ce courant côtier saisonnier du Pacifique qui provoque des phénomènes climatiques particuliers au large des côtes ouest de l’Amérique latine).
Leur seconde conclusion, à partir du constat qu’entre 1993 et 2007 les zones humides du globe ont perdu 6% de leur superficie, est que les plus fortes baisses se concentrent là où sont recensées les plus importantes augmentations de population durant les deux dernières décennies. Et qu’elles résultent surtout de l’assèchement des marais pour l’urbanisation et par l’augmentation des prélèvements d’eau dans les zones humides.
Ces écosystèmes, quand bien même ils ne représentent que moins de 5% des terres émergées du globe, jouent cependant un rôle essentiel dans les activités humaines, la biodiversité, le climat et le cycle de l’eau : ils influencent entre autres les échanges d’eau douce des continents vers la mer et modifient le climat local en amplifiant l’évaporation. D’où l’importance, soulignée par les chercheurs, de mieux appréhender leur fonctionnement, leur variabilité et leur dynamique pour évaluer les changements climatiques et décider de stratégies adéquates dans le domaine de la gestion des ressources en eau. (Source : information CNRS)
– (*) Changes in land surface water dynamics since the 1990s and relation to population pressure, ’Geophysical Research Letters’, vol.39, avril 2012