Selon un communiqué de l’Assurance suisse contre les risques à l’exportation (SERV), les progrès observés ces dernières semaines dans la planification du maître d’œuvre turc ne suffisent pas à autoriser les travaux de construction. Par ailleurs les agences d’assurances à l’exportation ont eu connaissance d’expropriations non conformes aux conventions.
Pour la Déclaration de Berne, organisation non gouvernementale suisse militant pour un développement solidaire, cette décision sonne le glas du projet. Sa porte-parole Christine Eberlein ne croit pas à la capacité d’Ankara de remplir à temps les conditions par les assureurs, d’autant plus que les autorités turques, selon elle, n’ont fait jusqu’ici aucun effort dans ce sens.
Ankara avait jusqu’à la mi-décembre pour remplir plus de 150 conditions dans les domaines de la protection de l’environnement, des biens culturels et de la population fixées par les agences de garantie à l’exportation des trois pays pour ce barrage situé dans le sud-est du pays.
Les autorités turques avaient cependant fait savoir que le barrage serait construit quelle que soit la décision des trois pays européens et même si cela devait prendre beaucoup plus de temps que prévu. Compte tenu de la conjoncture financières internationale, il sera en effet difficile à Ankara de trouver des financements complémentaires.
Le projet de barrage à Ilisu, près de la frontière irakienne, date des années 1980. Il porte sur la construction de 19 centrales électriques d’une capacité totale de 1’200 mégawatts, couvrant ainsi 3% des besoins énergétiques de la Turquie. Son coût est estimé à un milliard d’euros.
Quatre entreprises suisses – Alstom, Colenco, Maggia et Stucky – bénéficiaient jusqu’ici d’une garantie pour les risques à l’exportation de la part du gouvernement suisse à hauteur de 225 millions de francs (environ 150 millions d’euros). (Sources : agences et presse suisse)
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