C’est la première fois qu’une exposition universelle fait place non seulement aux pavillons nationaux, mais aussi à des espaces conçus par des régions et des villes. Les trois plus grandes cités de Suisse ne voulaient pas manquer une si belle occasion de faire leur promotion devant un public aussi nombreux. Et quoi de mieux que de le faire ensemble sous une même et unique affiche ? Même si pour cela chacune d’elle devra débourser un million de francs et compter sur l’apport substantiel de quelques sponsors généreux ou intéressés, étant entendu que de part et d’autre on attend évidemment retour sur investissement.
Bâle et le Rhin, Genève, le Léman et le Rhône, Zürich, son lac et la Limmat : les trois villes ont en tout cas de quoi mettre dans une vitrine commune leurs différents savoir-vivre au bord de l’eau : un espace de 720 mètres carrés, un vaste bassin et des fontaines, un écran panoramique géant décrivant 24 heures de vie au bord de l’eau dans chacune des trois villes, des écrans interactifs où chacun a loisir de découvrir l’un ou l’autre des aspects concrets d’une gestion durable des ressources en eau.
Qui dit Bâle, par exemple, dit porte fluviale de la Suisse vers la Mer du Nord et vers les océans. Mais dit aussi industrie chimique et pharmaceutique et se souvient de l’incendie de Schweizerhalle qui en 1986 provoqua une pollution catastrophique du Rhin jusqu’à son estuaire. La leçon a été retenue et les efforts entrepris par tous les pays riverains pour que le fleuve retrouve son équilibre écologique portent leurs fruits. Le saumon se remet peu à peu à recoloniser son cours.
Dans le même ordre d’idées, Genève a également décidé de montrer, entre autres, que la sauvegarde de la qualité des eaux d’un lac réclame énormément d’attention. Il y a une quarantaine d’années, le Léman était singulièrement envahi par toutes sortes de substances nocives. On craignait alors le pire. Aujourd’hui, on y trouve certes encore trop de phosphore et de nouvelles sources de pollution ont fait leur apparition. Mais ses riverains ont pris conscience que leur bien-être dépend définitivement aussi de la propreté de leur lac. Ce qui suppose là aussi des engagements soutenus et concertés.
Les Zurichois, eux, sont fiers de la qualité de l’eau qui coule à leurs robinets. Ils sont même les premiers en Suisse à avoir installé – il y a belle lurette déjà - une usine de traitement d’eau de lac pour la rendre parfaitement potable. Aujourd’hui, les deux tiers des eaux du réseau de distribution de la ville et de plusieurs dizaines de communes alentour sont tirés du lac. Leur traitement n’a rien de très exceptionnel. Nul besoin de recourir à du chlore ou à d’autres des additifs chimiques. Pour surveiller la qualité de l’eau potable, les laboratoires zurichois recourent même à de petits crustacés très sensibles à la présence de substances indésirables. Aucun souci à se faire, donc, si l’on veut se désaltérer à l’une ou l’autre des 1’200 fontaines de la ville. (bw - photos service de presse de l’exposition)
– Pour en savoir plus, accéder aux documents de l’exposition et en visionner les diverses vidéos, voir le site basel-geneva-zurich.org