Selon le World Resources Institute (WRI), il est plus que vraisemblable que la demande mondiale en eau augmentera dans les prochaines décennies en raison notamment de la croissance démographique et des migrations vers les villes avec tout ce que cela implique en production de vivres et de biens de consommation. Mais trouvera-t-on encore assez d’eau pour y répondre ? Avec les changements climatiques, certaines régions et populations seront confrontées à des menaces de sécheresses et d’inondations. L’offre et la demande d’eau s’en trouveront inévitablement modifiées et bien des incertitudes subsistent quant aux scénarios à venir.
En établissant un classement des pays de la planète les plus vulnérables quant à la disponibilité de leurs ressources hydriques, les chercheurs WRI veulent fournir à leurs décideurs politiques et économiques un outil de référence qui leur permettra de mieux mesurer les risques à venir et d’anticiper les réponses à leur donner.
Sur les 167 pays qu’ils ont passés sous la loupe, ils ont noté que 33 d’entre eux devraient probablement subir en 2040 un stress hydrique extrêmement élevé, c’est-à-dire une disponibilité en eau nettement inférieure à la cote d’alerte de 1700 mètres cubes par an et par habitant. Plus de la moitié de ceux-ci se trouvent au Proche et au Moyen-Orient, à commencer par Bahreïn, le Koweït, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, la Palestine, Israël et l’Arabie Saoudite.
Cette région, écrivent les auteurs de ce rapport, "est sans doute déjà la moins sécurisée du monde en matière d’accès à l’eau, exploite fortement ses réserves souterraines et ses capacités de désalinisation de l’eau de mer, et devra faire face dans un avenir prévisible à des défis exceptionnels". Ils pointent également le doigt sur la Syrie où l’appauvrissement des ressources en eau et leur mauvaise gestion chronique a eu pour conséquence de forcer à l’exode rural un million et demi de personnes, principalement des agriculteurs et des éleveurs.
Ailleurs sur la planète, des pays comme le Chili, la Namibie et le Botswana sont jugés comme particulièrement vulnérables aux changements climatiques et exposés à une baisse de leur approvisionnement en eau. De grandes nations comme les États-Unis, la Chine et l’Inde ne sont pas non plus à l’abri de difficultés mais le WRI estime que leur haut niveau actuel de stress hydrique ne devrait globalement pas être davantage affecté dans les 25 prochaines années, mais que certaines régions intérieures comme la Californie (sud-ouest des États-Unis) et la province de Ningxia (nord de la Chine) pourraient être confrontées à de graves problèmes d’accès à l’eau. (Source : WRI)
– World Resources Institute, Technical note :
Aqueduct projected water stress – Country rankings.
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