"Dans leurs pérégrinations pédestres, Rodolphe Töpffer et ses élèves rencontrent un grand nombre de lacs grands et petits, des montagnes comme des vallées et aussi bien en Savoie qu’en Suisse et en Italie du Nord. Tous l’enchantent tant il y voit un des fondements de la splendeur des Alpes : la variété et le mélange des couleurs, des formes du relief environnant, de la végétation l’enthousiasment, mais - romantique aidant - ce qu’il préfère manifestement, ce sont les sites peu fréquentés, aux rivages variés bordés d’arbres, bref tout ce qui fait rêver.
Cependant il est plus facile et plus amusant de critiquer que de louer, et les passages les plus remarquables sont bien sûr ceux qui concernent les éléments critiquables des lacs. Grand ennemi de la modernité, Töpffer déteste les bateaux à vapeur qui encombrent les grands lacs touristiques, qui vont trop vite, qui charrient trop de touristes et qui détruisent la relation intime du voyageur traditionnel avec la nature environnante. Il n’apprécie guère la bêtise des visiteurs, surtout celle des Anglais, ni les personnages que le tourisme suscite, les guides, les serveurs, les hôteliers, les manants des barques comme les prétendus marins des bateaux."