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8 octobre 2008.

"Un monde sans eau", film documentaire de Udo Maurer

Avec trois exemples qu’il juge emblématiques au Bangladesh, au (...)

Avec trois exemples qu’il juge emblématiques au Bangladesh, au Kazakhstan et au Kenya, le réalisateur autrichien Udo Maurer veut montrer les problèmes que doit surmonter l’homme pour s’adapter à son environnement. « J’ai choisi, dit-il, des pays où ‘nos solutions’ ne marcheraient pas. Si on investissait la même manne d’argent au Bangladesh qu’aux Pays-Bas, on pourrait construire des barrages et ça changerait tout ! Mais malheureusement il n’y a pas d’argent disponible. C’est pour cette raison qu’on s’est concentré sur ces pays pour le tournage. »

Avec « Un monde sans eau », Udo Maurer, déjà auteur de plusieurs reportages de télévision, signe son premier film documentaire pour le cinéma. Un jour, raconte-t-il, au cours d’un tournage aux Philippines, « nous avons eu un problème lié à l’eau. Quand on voyage, on a beaucoup de temps pour penser. Et c’est ainsi que j’ai eu l’idée de faire quelque chose de substantiel autour de la thématique de l’eau alors que j’étais à bord d’un bateau. De montrer comment des hommes doivent gérer au quotidien des problèmes auxquels nous ne pensons plus. En ce qui me concerne, je n’avais pas conscience de cette réalité ; sauf lorsque je reviens de voyage et que j’ouvre un robinet en sachant que je pourrai boire l’eau en toute tranquillité. »

Se voulant impartial, il choisit alors délibérément des pays qu’il ne connaissait pas encore. Le passage par la Mer d’Aral, au Kazakhstan, s’impose à lui comme une première évidence dans un film qui aborde le caractère politico-économique de l’eau. Les autres destinations seront plus difficiles à choisir.

À propos du Bangladesh, explique-t-il, « on a tous en tête des images d’inondation. Mais j’ai été surpris de constater que l’enjeu était bien sûr ces inondations, mais surtout une de ses conséquences, à savoir le problème de l’érosion des terres. J’ai choisi de donner l’opportunité à ces hommes et à ces femmes de raconter leur histoire. » Les habitants de ce pays ont appris à composer avec la nature au point de transformer leurs maisons en bateaux : « Ces toits en tôle ondulée qui peuvent être assemblés ou démontés en peu de temps en sont un parfait exemple, et une image surprenante à laquelle nous ne sommes pas habitués. »

À Nairobi, au Kenya, l’eau devient un élément de pouvoir : « La question principale qui assure le lien (ou la structure) du film est la suivante : “Est-ce que chaque homme a droit à l’eau sur cette terre ou est-ce un bien de consommation ?” De grandes entreprises traitent l’eau comme une marchandise alors que les ONG la distribuent, car elles estiment que c’est un droit dévolu à chaque être. Nous aurons la réponse à cette question fondamentale dans une dizaine d’années. »

(Source : dossier de presse ASC Distribution)


« Un monde sans eau ? »


Réalisateur : Udo Maurer
Producteurs : Erich Lackner et Anne Schroeder
Production Lotus Film (Autriche) en coproduction avec Samsa Film (Luxembourg)
Durée : 83 minutes
Plus d’informations sur le site ASC Distribution



Infos complémentaires

Le fait que par le passé des documentaires comme « Le cauchemar de Darwin » et « We feed the world » qui ont reçu un très grand accueil et ont pu être réalisés grâce à des financements venus d’Autriche a convaincu le producteur Erich Lackner, autrichien lui aussi, de soutenir le projet d’Udo Maurer. « Ce documentaire, dit-il, fait appel à l’émotion du spectateur et l’invite à réfléchir sur les devoirs qu’il doit tenir vis-à-vis de l’environnement. Les réponses à ces questions ne sont pas fournies par le film, mais peuvent être apportées après l’avoir vu. »

La première partie du film, qui se déroule au Bangladesh, dépeint la vie des paysans du delta du fleuve Brahmaputra, qui font face à la montée des eaux au moment de la mousson. L’eau a forcé ces hommes et ces femmes à se muer en nomades.

Au Kazakhstan, la mer d’Aral a perdu la moitié de sa superficie, à cause de la politique soviétique d’irrigation des cultures cotonnières. Cette catastrophe écologique et humanitaire a obligé des hommes et des femmes à parcourir des longues distances, pour continuer à vivre de la pêche.

Le film se clôture à Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi (Kenya) où l’eau est devenue une véritable marchandise. Certains habitants sont amenés à marcher de nombreux kilomètres pour recueillir le bien précieux qui alimentera tout leur quartier.

(Photos extraites du dossier de presse ASC Distribution)

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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