Constat de départ : les investissements dans les services d’approvisionnement en eau sont insuffisants et la collecte comme le traitement des eaux usées manquent d’efficacité. Il en résulte une situation où la demande mondiale en eau pourrait dépasser l’offre d’ici 20 ans.
À l’inverse, dit le PNUE, investir dans l’assainissement et l’eau potable, renforcer les systèmes locaux d’approvisionnement en eau, préserver les écosystèmes essentiels à l’approvisionnement et élaborer des politiques plus performantes : tout cela pourrait avoir des répercussions très positives sur la santé, la sécurité alimentaire et la croissance économique. « Si cet investissement et ces réformes politiques n’ont pas lieu, l’approvisionnement en eau traversera des crises de plus en plus fréquentes », commente le professeur Mike Young de l’Université d’Adélaïde, principal auteur du chapitre sur l’eau du Rapport du PNUE sur l’économie verte.
Concrètement, cela veut dire qu’il faudrait améliorer la productivité de l’eau et augmenter l’offre (nouveaux barrages, usines de dessalement et de recyclage) pour réduire d’environ 40 % le déficit en eau. Mais les 60 % restants devront être obtenus par des investissements dans les infrastructures, par des réformes de la politique de l’eau et par le développement de nouvelles technologies. D’ici 2030 et avec un investissement annuel de 198 milliards de dollars, soit 0,16 pour cent du PIB mondial, l’eau pourrait être utilisée de façon plus rationnelle, permettant une production agricole, industrielle et de biocarburants plus importante et plus durable.
Selon le scénario d’investissement du PNUE, la consommation mondiale d’eau pourrait être maintenue dans des limites durables et l’objectif du Millénaire pour le développement visant à réduire de moitié le pourcentage de la population n’ayant pas un accès durable à l’eau potable et à des services d’assainissement de base, pourrait être atteint d’ici 2015.
Eau et biocarburants
Dans un autre rapport consacré à l’’utilisation de l’eau pour la production de bioénergie, le PNUE constate que, dans un monde où plus de 70 % de l’eau douce est utilisée pour l’agriculture, le développement des biocarburants doit être soigneusement planifié pour ne pas aggraver les pressions existantes. Cette planification doit tenir compte de l’augmentation des besoins en matières premières et de la concurrence entre ces mêmes matières premières pour des utilisations telles que l’alimentation, le fourrage et les fibres. Ce qui, dans certains cas, pourrait conduire à la conclusion que le développement des bioénergies est incompatible avec la satisfaction de besoins fondamentaux prioritaires. Il est par contre des circonstances dans lesquelles un développement bien planifié de ces biocarburants peut améliorer les pratiques agricoles, voire favoriser un meilleur accès à l’eau grâce par exemple au pompage par bioénergie. (Source : PNUE)
– Le chapitre sur l’eau (‘Water : Investing in natural capital’) du Rapport sur l’économie verte est disponible (en anglais) sur le site du PNUE