Les fortes pluies de fin 2012 ont mis les stations d’épuration valaisannes à rude épreuve. Le volume d’eau qu’elles ont dû traiter cette année-là (485 litres par jour et par équivalent-habitant) dépassait de 15% celui de 2011 et représentait quasiment le double de l’objectif de 250 litres/jour fixé par la Commission internationale pour la protection des eaux du lac Léman, inscrivant du coup le Valais en queue de peloton au niveau national.
Cela s’explique par le fait que ces eaux usées étaient en fait diluées par 65% d’eaux claires parasites, froides et non polluées, provenant des pluies, de la fonte des neiges, de sources, de drainages et de la mauvaise étanchéité du réseau. Ces eaux claires, disent les auteurs du rapport, n’ont rien à faire dans une canalisation d’égout : elles perturbent le traitement des eaux usées et entraînent des surcoûts d’exploitation inutiles.
En moyenne suisse, la valeur financière des canalisations est environ cinq fois supérieure à celle des stations d’épuration. Même si leur durée de vie est plus longue que celle des STEP, leur entretien nécessiterait des frais d’exploitation annuels environ deux fois supérieurs à ceux des STEP.
La conclusion s’impose d’elle-même : les communes – ce sont elles qui en Suisse entre autres charges ont celle de procéder à l’acheminement et à l’épuration des eaux usées – vont devoir fournir de gros efforts pour d’une part remplacer les conduites vétustes ou installer des canalisations d’eaux claires, et d’autre part mettre en place des systèmes séparatifs, c’est-à-dire deux réseaux différents : l’un pour l’évacuation des eaux usées domestiques, l’autre pour les eaux pluviales. On évite ainsi de surcharger les STEP qui dans le cas de fortes pluies perdent de leur efficacité. Cela permet aussi de prévenir le débordement d’eaux usées dans le milieu naturel et la possible contamination des nappes phréatiques.
L’installation de ces réseaux séparatifs a évidemment un coût : conformément au principe du pollueur-payeur, ce genre de travaux doit être financé par le biais des taxes d’assainissement. Les professionnels de la protection des eaux estiment qu’en moyenne suisse le coût d’entretien des canalisations et des stations d’épuration s’élève à quelque 200 francs par habitant et par année, un montant qui serait notablement inférieur dans bien des communes valaisannes.
Pour mémoire, la planification de l’évacuation des eaux se fait, au niveau communal, via un plan général d’évacuation des eaux (PGEE) qui prend en compte non seulement les canalisations mais aussi la rétention et l’infiltration des eaux de pluie. Lorsqu’il s’agit de coordonner les mesures de protection des eaux dans une région considérée comme formant une unité hydrologique, c’est aux instances cantonales qu’il revient d’établir un plan régional d’évacuation des eaux (PREE). (Source : État du Valais)
– Ce Bilan 2012 d’épuration des eaux en Valais peut être consulté sur le site www.vs.ch/eau