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17 septembre 2014.

Le Valais juge préoccupant l’état de son réseau d’évacuation des eaux usées

La quasi-totalité de la population permanente du Valais est (...)

La quasi-totalité de la population permanente du Valais est raccordée à une station d’épuration et les stations d’épuration (STEP) fonctionnent correctement. Mais le réseau d’évacuation des eaux fait problème : non seulement de nombreuses canalisations sont jugées vétustes et insuffisamment étanches, mais trop d’eaux claires parasites les encombrent. C’est le constat dressé dans le bilan cantonal 2012 de l’épuration des eaux, démontrant ainsi l’urgente nécessité d’appliquer les mesures prévues par les plans généraux d’évacuation des eaux.

Les fortes pluies de fin 2012 ont mis les stations d’épuration valaisannes à rude épreuve. Le volume d’eau qu’elles ont dû traiter cette année-là (485 litres par jour et par équivalent-habitant) dépassait de 15% celui de 2011 et représentait quasiment le double de l’objectif de 250 litres/jour fixé par la Commission internationale pour la protection des eaux du lac Léman, inscrivant du coup le Valais en queue de peloton au niveau national.

Cela s’explique par le fait que ces eaux usées étaient en fait diluées par 65% d’eaux claires parasites, froides et non polluées, provenant des pluies, de la fonte des neiges, de sources, de drainages et de la mauvaise étanchéité du réseau. Ces eaux claires, disent les auteurs du rapport, n’ont rien à faire dans une canalisation d’égout : elles perturbent le traitement des eaux usées et entraînent des surcoûts d’exploitation inutiles.

En moyenne suisse, la valeur financière des canalisations est environ cinq fois supérieure à celle des stations d’épuration. Même si leur durée de vie est plus longue que celle des STEP, leur entretien nécessiterait des frais d’exploitation annuels environ deux fois supérieurs à ceux des STEP.

La conclusion s’impose d’elle-même : les communes – ce sont elles qui en Suisse entre autres charges ont celle de procéder à l’acheminement et à l’épuration des eaux usées – vont devoir fournir de gros efforts pour d’une part remplacer les conduites vétustes ou installer des canalisations d’eaux claires, et d’autre part mettre en place des systèmes séparatifs, c’est-à-dire deux réseaux différents : l’un pour l’évacuation des eaux usées domestiques, l’autre pour les eaux pluviales. On évite ainsi de surcharger les STEP qui dans le cas de fortes pluies perdent de leur efficacité. Cela permet aussi de prévenir le débordement d’eaux usées dans le milieu naturel et la possible contamination des nappes phréatiques.

L’installation de ces réseaux séparatifs a évidemment un coût : conformément au principe du pollueur-payeur, ce genre de travaux doit être financé par le biais des taxes d’assainissement. Les professionnels de la protection des eaux estiment qu’en moyenne suisse le coût d’entretien des canalisations et des stations d’épuration s’élève à quelque 200 francs par habitant et par année, un montant qui serait notablement inférieur dans bien des communes valaisannes.

Pour mémoire, la planification de l’évacuation des eaux se fait, au niveau communal, via un plan général d’évacuation des eaux (PGEE) qui prend en compte non seulement les canalisations mais aussi la rétention et l’infiltration des eaux de pluie. Lorsqu’il s’agit de coordonner les mesures de protection des eaux dans une région considérée comme formant une unité hydrologique, c’est aux instances cantonales qu’il revient d’établir un plan régional d’évacuation des eaux (PREE). (Source : État du Valais)

 Ce Bilan 2012 d’épuration des eaux en Valais peut être consulté sur le site www.vs.ch/eau



Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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