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28 avril 2011.

L’eau des fontaines genevoises n’est pas si claire que ça !

L’information a fait les grands titres de ’La Tribune de Genève’ (...)

L’information a fait les grands titres de ’La Tribune de Genève’ le 28 avril 2011 : les fontaines genevoises seraient mal entretenues et certaines installations non-conformes aux règlements de santé publique. L’administration cantonale et les Services Industriels de Genève (SIG) qui assurent la distribution de l’eau sur tout le territoire genevois ont informé les différentes autorités communales pour qu’elles prennent leurs responsabilités en la matière.

Même si leur liste n’est semble-t-il pas toujours actualisée, on compte dans le canton de Genève plus de 600 fontaines publiques et robinets recensés, dont quelque 300 fontaines en ville de Genève. Or les contrôles menés ces deux dernières années par les SIG comme par le Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) ont révélé au total une cinquantaine de cas de dépassement des normes d’hygiène : l’eau y était impropre à la consommation et les autorités communales ont parfois tardé à en informer les usagers.

C’est ce qui a conduit les services cantonaux à organiser, fin janvier 2011, une séance d’information à l’intention des responsables techniques des communes pour les rendre attentifs aux problèmes de potabilité des eaux des fontaines publiques, pour clarifier les responsabilités de chacun des acteurs - à savoir le Service de la consommation, les Services industriels et les communes propriétaires de fontaines - et rappeler un certain nombre de principes et conseils quant au choix et à l’entretien des fontaines.

Les propriétaires de fontaines publiques sont aussi responsables de la qualité de l’eau distribuée

Il est apparu en effet que certaines communes se sentaient peu concernées par l’entretien de leurs fontaines et se reposaient sur les SIG qui distribuent l’eau sur la totalité du territoire genevois. Or la législation prévoit que la responsabilité du distributeur s’étend jusqu’au compteur et qu’au-delà, c’est-à-dire au robinet, le contrôle de la qualité de l’eau incombe aux propriétaires de fontaines (tout comme aux propriétaires d’immeubles).

Autrement dit, sur le domaine public, cette responsabilité revient aux communes, lesquelles, en plus des contrôles officiels des services sanitaires et de distribution, ont aussi un devoir d’autocontrôle. Ce sont elles qui doivent donc fixer le choix du type de fontaines, les procédures de contrôle, la fréquence des nettoyages, etc.

Les causes des insuffisances de qualité constatées à certaines fontaines sont diverses, comme la présence de morceaux de bois dans le goulot de la fontaine, mais ce sont surtout les nouvelles fontaines à débit non permanent qui sont montrées du doigt (il en existe actuellement une centaine dans le canton).

Le problème des fontaines à débit non permanent

Choisir l’un ou l’autre type de fontaine n’est pas quelque chose d’anodin. S’agit-il de fournir de l’eau au public ou de lui proposer un élément décoratif sur une place ou dans un parc ? On oublie généralement qu’une fontaine peut aussi avoir une troisième fonction, mal connue, qui consiste à maintenir un minimum de circulation d’eau dans un réseau de manière à éviter toute stagnation dans les tuyaux et préserver ainsi sa qualité.

L’eau ayant un prix, certains propriétaires et usagers, par souci d’économie, ont de plus en plus tendance à installer ce que l’on appelle des fontaines à débit non permanent, par le biais, notamment de robinets à bouton-pressoir ou de minuteries pour les arrêts de nuit. On s’aperçoit aujourd’hui que les fontaines de ce type posent problème surtout là où elles sont peu sollicitées. Faute de débit suffisant et l’eau ne coulant pas constamment dans les conduites, il devient très difficile de garantir que l’eau qu’on y trouve soit conforme aux normes de potabilité. D’où cette recommandation des services concernés d’indiquer visiblement, par précaution, que l’eau de ces installations y est ‘non potable’, sauf si bien sûr un autocontrôle efficace permet de garantir le contraire.

À noter aussi que la mention ’eau non potable’ figure aussi sur les fontaines monumentales qui disposent de systèmes de recyclage d’eau en circuit fermé. Ce dispositif a été installé sur les fontaines à grand débit qui ne servaient plus à la distribution d’eau potable et qui n’étaient plus nécessaires à la purge du réseau, et lorsque l’installation était jugée économiquement intéressante. Toutefois, pour prévenir toute contamination et éviter la prolifération d’algues dans le bassin, du chlore est ajouté à cette eau recyclée. Ce qui ne la rend pas pour autant légalement conforme aux normes de potabilité. Par contre, des robinets d’eau parfaitement potable ont été installés à proximité immédiate de la plupart de ces fontaines monumentales. (bw/photos aqueduc.info)

 Le document “Problèmes de potabilité des eaux des fontaines” peut être consulté sur le site du Service genevois de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV)




Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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