Depuis 1973, la Commission européenne mène régulièrement, sur toutes sortes de sujets, des sondages d’opinion qui lui permettent de mieux préparer ses décisions et d’évaluer leur mise en œuvre. Sa dernière enquête sur l’eau a été réalisée début mars 2012 auprès de plus de 25’000 personnes des 27 États membres de l’Union européenne. En voici, brièvement, ses principales conclusions :
– Un bon tiers seulement des personnes interrogées (37%, soit 6 points de moins qu’en 2009) se dit relativement bien informé sur les questions touchant aux ressources hydriques. C’est au Danemark et en Autriche que l’on trouve le meilleur taux de satisfaction en matière d’information.
– Une nette majorité de personnes (68%) estime que la qualité de l’eau constitue un grave et sérieux problème dans leur pays. C’est le cas plus particulièrement en Roumanie (94%), en Italie (91%) et en France (89%). Les réponses à cette question font souvent le lien avec les problèmes de sécheresse et de surconsommation d’eau.
– Les opinions semblent très partagées d’un pays à l’autre sur l’évolution de la qualité de l’eau au cours des dix dernières années : 23% affirment que la situation s’est améliorée, 25% qu’elle n’a pas changé et 44% qu’elle s’est détériorée, plus particulièrement en Roumanie et en Bulgarie.
– Parmi les causes des impacts négatifs sur l’état des eaux en termes de quantité et de qualité, ce sont les pratiques agricoles et le recours aux engrais et aux pesticides qui, à l’exception des réponses fournies en Lettonie, sont le plus montrés du doigt (90%) ainsi que les usages domestiques et les eaux usées (85%), mais aussi les activités touristiques.
– Au chapitre des menaces qui pèsent sur les ressources en eau, la grande majorité des Européens interrogés (84%) met la pollution chimique en tête de liste, avec des inquiétudes de plus en plus marquées à Chypre, en République tchèque, au Portugal et aux Pays-Bas. Suivent, à des degrés divers, les changements climatiques, les modifications des écosystèmes aquatiques, les inondations, les pénuries d’eau (un domaine où les appréhensions semblent le plus en augmentation), les algues, les barrages, les canaux et autres aménagements sur les cours d’eau.
– La plupart des Européens interrogés sont en faveur du principe de l’utilisateur-payeur pour la consommation d’eau, et, dans une moindre mesure, pour que le coût de l’eau reflète l’impact environnemental de son utilisation. Les avis sont toutefois partagés entre ceux qui pensent que les coûts de l’eau en fonction des volumes consommés devraient être appliqués dans tous les cas, et ceux qui prônent des mesures pour compenser les impacts sociaux négatifs de la tarification de l’eau.
– Deux tiers des personnes interrogées estiment que le meilleur moyen de s’attaquer aux problèmes de l’eau est d’améliorer les informations sur les conséquences environnementales des différents usages de l’eau. Nombre d’entre elles pensent aussi que l’Union européenne devrait proposer davantage de mesures pour remédier à ces problèmes de l’eau et qu’elles devraient avoir la possibilité d’exprimer leurs points de vue dans ce domaine. L’enquête constate cependant de graves lacunes dans la sensibilisation du public sur les directives européennes pour la sauvegarde des ressources en eau et la gestion des bassins versants. (Source : UE)
– Cet ’Eurobaromètre’ sur l’eau est disponible sur le site de la Commission européenne