Le magazine énergie environnement (édité en commun par plusieurs services cantonaux et fédéraux de l’énergie et de l’environnement) veut profiter de sa très large diffusion dans toutes les boîtes aux lettres pour lancer un appel à un large public.
Ses rédacteurs sont ainsi partis à la recherche d’anciennes photographies prises à l’époque où les rivières coulaient encore « en liberté », c’est-à-dire avant les aménagements qui les ont canalisées sous terre ou endiguées.
Cours d’eau emprisonnés
Il faut savoir qu’un quart des 15’000 kilomètres de cours d’eau suisses ont été « civilisés » entre la fin du 19 e siècle et le milieu du 20 e. Il s’agissait à la fois de gagner des terres pour l’agriculture et les constructions urbaines et de prévenir d’éventuelles inondations en périodes de crues.
C’est que les forêts ne jouaient plus suffisamment leur rôle de rétention des eaux de pluies : la Suisse avait alors besoin de beaucoup de bois pour son combustible, ses constructions et ses grands travaux (ferroviaires, notamment).
Le magazine rappelle également que le fameux « Plan Wahlen » destiné à garantir l’autonomie alimentaire de la Suisse pendant la seconde guerre mondiale avait largement encouragé l’assèchement des marais et la canalisation des rivières de manière à multiplier les surfaces cultivables et développer les cultures de base, blé et pommes de terre.
L’heure est aux renaturations
Aujourd’hui, les services de l’environnement se sont donné pour objectifs de repenser ces différents aménagements et de donner aux rivières des berges plus naturelles. Ils avancent pour cela plusieurs raisons.
L’expérience démontre qu’une rivière qui a la possibilité de s’étendre dans des zones inondables est moins dangereuse en cas de fortes pluies et qu’elle est un puissant moyen de préserver la biodiversité en donnant abri à des animaux et des végétaux menacés de disparition, Et parce que la qualité de l’eau potable dépend de la santé des cours d’eau qui réalimentent les lacs et les nappes phréatiques.