Selon le communiqué publié comme chaque année à la même époque par l’Académie suisse des sciences naturelles (ASSN), la vue d’ensemble qui se dégage du dépouillement des mesures (96 glaciers sur 110) "est d’une netteté jamais atteinte antérieurement depuis le début des relevés annuels en 1880".
Tous les glaciers ont reculé. On n’a constaté aucun glacier en progression ou en état stationnaire. Et les distances de retraits enregistrées se situent dans une fourchette qui va d’un bon mètre au Schwarzgletscher à 152 mètres au Triftgletscher (tous deux dans les Alpes Bernoises).
Effet de la canicule ? oui et non !
Ces observations sur la longueur des glaciers ne doivent cependant pas être mises directement en relation avec les grandes chaleurs de l’été 2003, car de ce point de vue les glaciers réagissent avec retard aux changements climatiques.
Par contre, les bilans de masse (c’est-à-dire la différence entre les chutes de neige et les pertes de glaces) y sont beaucoup plus rapidement sensibles.
Ces dernières mesures sont également plus difficiles à faire. Mais les trois glaciers retenus pour ces calculs, à savoir ceux de Basòdino (Tessin), Gries (Valais) et Silvretta (Grisons), ont tous subi une diminution substantielle de leur masse. Les pertes maximales des années 1990 ont été nettement dépassées.
Cinq pour cent de glace en moins
Le Griesgletscher, dans la région du Nufenen, présente le bilan le plus négatif : son épaisseur a décru de 4 mètres, ce qui correspond à 5% de son volume. Le Silvrettagletscher n’a par contre subi qu’une diminution de 2 mètres environ.
L’Académie suisse des sciences naturelles note que "les poussées isolées, constatées ces dernières années, tenaient à d’anciens résidus de neige transformés en névés, et ne constituaient pas de véritables avances des glaciers, consécutives à des précipitations abondantes par un temps durablement froid ".
– Académie Suisse des Sciences Naturelles
– Pages "Opération Glaciers" (sur le site du département de Géographie de l’Université de Fribourg)