Régulièrement, l’Association des chimistes cantonaux de Suisse coordonne au niveau national des campagnes d’analyses de l’eau potable. Dans son rapport 2019, elle conclut que “la qualité de l’eau potable en Suisse est bonne”, mais aussi que “des améliorations régionales sont nécessaires”, en particulier dans les zones agricoles où l’eau potable provient de nappes souterraines.
Au total, sur une zone d’alimentation qui représente 80% de la population, ce sont quelque 300 échantillons d’eau potable qui ont été prélevés pour en analyser les éventuels résidus de produits phytosanitaires et de leurs produits de dégradation.
Résultat : de manière générale, l’eau potable remplit les exigences légales des denrées alimentaires. Mais dans des régions à activité agricole intensive, correspondant à environ 2,7 % de la population, 12 échantillons ont montré des dépassements des valeurs maximales admises et la plupart de ces dépassements étaient dus à un produit de dégradation du chlorothalonil. [1]
Si les analyses n’ont révélé aucune trace du produit de dégradation du glyphosate, les chimistes cantonaux ont toutefois décelé la présence d’un autre herbicide, l’atrazine, qui est pourtant interdit depuis sept ans : "cela démontre que les processus de dégradation dans l’eau souterraine peuvent être très lents et que des substances peuvent encore être décelées dans l’eau potable des années après une interdiction."
Les chimistes demandent donc que de manière préventive les produits phytosanitaires contenant des substances actives ou des produits de dégradation persistants ne soient autorisés qu’avec des conditions sévères, ou alors tout simplement interdits.
– Le rapport complet (12 pages) de la Campagne 2019 des chimistes cantonaux suisses concernant les produits phytosanitaires dans l’eau potable est disponible sur le site officiel de leur Association