AccueilInfosDossiersSalon AQUA PRO GAZ

12 juin 2005.

AQUA 2005 se lance de nouveaux défis

Il y a deux ans, pour marquer à sa manière l’Année internationale de

Il y a deux ans, pour marquer à sa manière l’Année internationale de l’eau, la capitale de la Gruyère avait organisé son « aqua-bulle ». Ce « salon de l’eau », disaient alors ses promoteurs, se voulait une première réponse à un certain besoin de rencontre des partenaires et des professionnels du domaine de l’eau potable. Une première qui ne demandait qu’à être peaufinée. Chose faite cette année, du 8 au 12 juin, avec un nouveau pari : aménager un double espace « Aqua Pro » et « Aqua Vie ». Dossier.

D’un côté, le 1er Salon romand des professionnels de l’eau, c’est-à-dire une soixantaine d’entreprises spécialisées - fournisseurs de matériel, de prestations, de systèmes de gestion, etc. – rassemblés dans ce qui constituait un haut-lieu technologique. Avec, en prime, quelques rendez-vous plus théoriques, mais d’un très grand intérêt, sur des thèmes comme la protection des eaux, la filtration de l’eau potable ou le travail des fontainiers.

Opération réussie, selon les organisateurs, qui constatent que « le Salon Aqua Pro a remporté un très large succès commercial », que « les journées thématiques de conférences réservées aux professionnels ont fait le plein » et que « les sujets choisis se sont avérés conformes aux préoccupations actuelles et parfaitement concordant aux systèmes et technologies présentés par les plus grands exposants suisses et internationaux ». Bref, c’est un événement qui manifestement comble un vide en terre romande.

L’expérience sera donc reconduite dès l’an prochain pour une troisième édition qui, dit-on, devrait enregistrer la participation d’autres entreprises « qui attendaient de voir » l’impact d’une telle manifestation professionnelle. Après quoi, pour créer une alternance avec « Suisse Public », l’exposition suisse pour les collectivités publiques qui se tient les années impaires à Berne, « Aqua Pro » inscrira ses éditions futures dans les calendriers 2008, 2010, etc.

De l’autre côté, le Salon « tout public » reprenait quelques-uns des ingrédients qui avaient déjà fait recette il y a deux ans : l’information et la sensibilisation aux grandes questions concernant la bonne gestion des ressources en eau du pays et de la planète, et l’invitation à faire des lieux aquatiques des espaces de détente et de ressourcement personnel.

Dans ce cadre, trois invités d’honneur : Météo-Suisse, Yverdon-les-Bains et Helvetas, autrement dit : l’eau … prévisible (!), l’eau et la santé, l’eau et la solidarité nord-sud. Et plusieurs invités de marque : le navigateur, Dominique Wavre, l’écologiste, René Longet, et le scientifique, Jacques Piccard. Ainsi que plusieurs « parcours d’initiation » sous forme de panneaux d’information, dont la remarquable exposition « Préserver l’eau, préserver la vie », créée en 2003 sous l’égide de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) et du Département genevois de l’intérieur, de l’agriculture et de l’environnement (DIAE).

(Texte et photos © aqueduc.info)


Liens
 Le Salon de l’Eau, Bulle 2005
 L’exposition « Préserver l’eau, préserver la vie » (CIPEL)




Infos complémentaires

POINT DE VUE

Deux espaces logiques, en manque de synergies...

Deux espaces pour deux approches des problématiques de l’eau : scinder un thème aussi complexe en une partie réservée aux professionnels et une autre au grand public paraît un choix logique, tant sont différents les centres d’intérêt des uns et des autres. Cette logique n’aurait-t-elle cependant pas été poussée un peu trop loin ?

Exemple : l’idée de faire place à une journée des fontainiers était particulièrement bienvenue. Mais on a peut-être oublié que ce métier relève du « service public » : s’il mérite d’être mieux connu et si l’on veut « susciter des vocations », il aurait mieux valu organiser informations et démonstrations dans l’espace grand public, à un moment de plus grande affluence…

Entre ces deux espaces, un fossé visuellement mesurable. D’un côté, un vrai fil conducteur – un long tapis bleu - emmenait le visiteur professionnel dans des stands où les spécialistes n’attendaient que cela : lui expliquer les qualités et les avantages de ses outils techniques. De l’autre, un espace assez hétéroclite où le curieux se trouvait quelque peu abandonné à lui-même, privé de guide, où les repères ludiques – modèles réduits de bateaux, plongée sous-marine, pêche à la mouche, etc. - l’emportaient largement sur les animations tournées vers la prise de conscience des grandes questions actuelles autour de l’eau.

Exemple : un concours de « dégustation d’eaux » pour faire découvrir à tout un chacun que l’eau n’est pas aussi absolument insipide et inodore que ne le prétendent les dictionnaires est une excellente idée. Mais transformer cette découverte en action de promotion des eaux minérales en bouteille, sans même inscrire l’eau du robinet dans la palette du concours, relève du plus mauvais goût… surtout quand les fontainiers, de l’autre côté du Salon, se font une fierté de vous convaincre et de vous prouver que l’eau qu’ils vous servent à domicile est de la meilleure qualité possible, qui plus est contrôlée en permanence…

Mais, nul doute que ceux qui ont lancé cette nécessaire initiative d’un salon romand de l’eau et qui ne ménagent pas leurs efforts pour lui donner tout le lustre qu’il mérite doivent être fortement soutenus. Ils ont pris la mesure des divers enjeux de l’eau – sociaux, économiques, politiques – et veulent apporter une contribution concrète à de vraies solutions. En cela, leur action appelle un maximum d’encouragements. Et à voir comment les organisateurs de ces « aqua-bulles » sont prêts à relever un nouveau défi pour une troisième édition prévue dans moins d’une année, on se dit qu’ils ont déjà bien compté leurs atouts et que l’avenir leur appartient.

Bernard Weissbrodt

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


Contact Lettre d'information