AccueilInfosDossiersAtelier LA VILLE ET LE RHÔNE

novembre 2010.

Une cité étudiante à proximité du quartier du Lignon

Redorer l’image encore trop terne du Rhône et revaloriser ses (...)

Redorer l’image encore trop terne du Rhône et revaloriser ses rives industrielles

La ville de Genève s’est développée grâce et autour de ce point central qu’est l’émissaire du Lac Léman et du Rhône. Historiquement et jusqu’à une période récente, ces deux entités ont joué des rôles très différents : le premier, avec sa rade, est aujourd’hui encore un symbole de la qualité du cadre de vie offert à la cité, le second a toujours été utilisé comme un ’producteur’. Pourtant essentiel à son développement économique, la ville l’a fui.

C’est que le Rhône a pendant longtemps été perçu comme une source de dangers, à cause de la violence de ses crues, des pollutions dues à son exploitation ou des maladies dont il était de fait le vecteur. Ce n’est que depuis la seconde moitié du 20e siècle et l’explosion urbaine des années soixante que la perception du Rhône genevois a commencé à évoluer.

L’émergence d’une "conscience écologique" a ainsi peu à peu fait naître l’image d’une entité naturelle à préserver en priorité. Ces perceptions ont une importance non négligeable, puisqu’elles ont largement contribué à déterminer l’occupation des rives du Rhône. En constante évolution, elles n’ont cependant pas encore permis de valoriser l’ensemble des qualités offertes par les abords directs du fleuve.

Ainsi, les rives du Rhône, hormis au centre de Genève, sont parfois occupées par des zones industrielles utilisant l’eau fluviale. Celles-ci apparaissent comme des "zones sombres", des lieux autour desquels d’autres types d’activités ne peuvent se développer. Il convenait donc de produire une réflexion quant à la revalorisation de ces zones industrielles, cela dans l’optique à la fois de continuer à redorer l’image encore trop terne du Rhône et de créer un lien nouveau entre les habitants du canton et son fleuve.

Un espace reconvertible

Après examen des sites industriels qui jouxtent le Rhône, nous avons pu déterminer une zone de développement industriel et artisanal pouvant être reconvertie : située dans la commune de Vernier, à la périphérie ouest de Genève, à proximité d’un quartier résidentiel, d’une école secondaire et du grand quartier du Lignon mondialement connu de par son architecture et sa situation surplombant le Rhône, la parcelle retenue nous a paru sous-utilisée au regard de ses qualités.

Lieu d’entreposage, elle pourrait accueillir de nouveaux habitants et répondre à la demande de logements à Genève. Sous cet angle, les étudiants constituent un public particulièrement sensible : près de 400 étudiants immatriculés à l’Université de Genève se trouvent avec une demande de logement insatisfaite. Une situation dont l’État de Genève a fait une de ses préoccupations prioritaires.

Notre projet porte donc sur la reconversion d’une zone de développement industriel et artisanal en cité étudiante. Cela implique tout d’abord de construire un ensemble de trois bâtiments destinés au logement des étudiants. L’originalité du projet tient notamment au fait que ces bâtiments seront de type “conteneurs”, très modulables, mobiles, peu coûteux et rapidement installés. Une solution qui a déjà séduit plusieurs grandes villes européennes, telle Amsterdam.

À cette première infrastructure, il convient d’ajouter un ensemble d’offres de services nécessaires pour donner une certaine autonomie à la cité étudiante qui bénéficiera par ailleurs de la forte présence actuelle d’équipements pour les sports traditionnels. Il semble cependant intéressant de proposer une offre complémentaire et diversifiée d’activités sportives et de loisirs directement liées au paysage des rives du Rhône, ce qui aurait aussi sans doute pour effet d’attirer d’autres usagers, tels le beach-volley, l’escalade, le yoga, les arts martiaux, etc.

Notre projet prend en compte l’ensemble de ces éléments. La proximité de deux foyers de population attenants à la zone, le Lignon (habitat collectif) et Aïre (habitat résidentiel), et la construction de la cité devraient assurer une bonne fréquentation des nouvelles activités proposées et du futur parc que nous suggérons de créer sur la même parcelle.

Adriana Barros-Foggiato
Ousseina Coulibaly
Aurélie Defago
Benjamin Lefèvre
Jekaterina Pasecnik

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 Document de travail à télécharger :
Revalorisation des rives industrielles du Rhône,
41 pages

Projet Lignon MUSE 2010








Infos complémentaires

Passerelle du Lignon sur le Rhône, porteuse d’un tronçon de l’oléoduc aboutissant à Vernier et ravitaillant son site de stockage de produits pétroliers en provenance
du Sud de la France

(© photos aqueduc.info)

:: La cité du Lignon

Ils viennent parfois de loin, architectes ou touristes, pour voir à quoi elle ressemble. Imaginée pour abriter dix milliers d’habitants et construite dans les années 1963 à 1971, la cité du Lignon, sur la commune de Vernier, à quelque 5 kilomètres du centre-ville de Genève, appartient au paysage architectural des rives du Rhône, de ses méandres et de ses forêts toutes proches.

C’est un peu la grand’ville à la campagne, puisqu’elle est née sur un ancien domaine agricole que l’un de ses propriétaires, à la fin du 18e siècle, avait baptisé ’Lignon’ en référence à une rivière française évoquée par Honoré d’Urfé dans son roman pastoral L’Astrée !

L’équipe d’architectes qui l’a conçue a réussi à préserver un maximum d’espaces verts. Sous la direction de Georges Addor, elle a dessiné deux tours dont la plus élevée avec ses 30 étages dépasse les 90 mètres de haut (ce qui en fait l’une des plus hautes de Suisse).

Ce qui est surtout remarquable, c’est l’immeuble voisin des tours, long de plus d’un kilomètre, en un seul tenant et aux lignes brisées, aux appartements traversants bénéficiant du meilleur ensoleillement possible. Au total : 2’780 logements habités actuellement par quelque 6’500 personnes de toutes nationalités. École, église, temple, centre commercial, centre de loisirs : les habitants du Lignon disposent de pratiquement tous les services indispensables à la bonne marche d’une collectivité de cette taille. (bw)

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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