Selon les données fournies par le gouvernement thaïlandais, 26 des 77 provinces, soit un tiers du pays, seraient inondées, près de 300 personnes y auraient déjà trouvé la mort et des millions de sinistrés attendent des secours. La capitale Bangkok et ses 12 millions d’habitants, située peu au-dessus du niveau de la mer, a renforcé ses défenses et celles de son aéroport international en érigeant de nouvelles digues. Les effets de l’inondation pourraient de plus se conjuguer avec ceux des grandes marées.
Cette catastrophe a bien évidemment d’importantes conséquences sur le plan économique : des zones industrielles ont été submergées et plusieurs entreprises, notamment dans le secteur automobile, ont dû suspendre leur production. Des centaines de milliers d’hectares de rizières ont été touchées, ce qui devrait affecter considérablement la production de riz (la Thaïlande couvre près d’un tiers du marché rizicole de la planète) et provoquer une hausse de prix des produits alimentaires.
“La situation ne résulte pas d’un désastre naturel. Notre problème est que nous ne savons pas comment gérer l’eau. L’agence gouvernementale d’irrigation et celle de l’électricité avaient peur de manquer d’eau pendant la saison sèche et ont laissé l’eau s’accumuler dans les barrages-réservoirs. La ‘décharge’ simultanée de l’eau de plusieurs barrages a provoqué les inondations.” (Smith Dharmasaroja, directeur du Centre thaïlandais des désastres naturels, cité par Le Temps, 18 octobre 2011)
Les inondations frappent également le Cambodge, le Laos et le Vietnam avec les mêmes effets : des dizaines de morts, des dizaines de milliers de personnes déplacées, d’innombrables maisons envahies par les eaux, y compris des écoles, des hôpitaux et des temples bouddhistes.
En 2010, selon les données communiquées par le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), les catastrophes en Asie et dans le Pacifique ont touché plus de 201 millions de personnes. Sur les 373 catastrophes enregistrées, 22 se sont produites en Chine, 16 en Inde et 14 aux Philippines. Quatre-vingt-neuf pour cent de toutes les personnes affectées par les catastrophes l’année dernière vivaient en Asie.
Ne pas oublier le Pakistan
La gravité de la situation en Asie du Sud, rappelle la même organisation onusienne, ne doit pas faire oublier ce qui se passe au Pakistan. Les inondations provoquées par la mousson y ont détruit la vie de millions de personnes et, un mois après la catastrophe, la lenteur de la réponse internationale laisse craindre une aggravation de la situation humanitaire. Nombre de sinistrés ne se sont d’ailleurs toujours pas remis des terribles inondations de 2010 qui avaient affecté 18 millions de Pakistanais.
Plus de 5 millions de personnes luttent aujourd’hui pour survivre dans les provinces du Sindh et du Balochistan depuis que des pluies torrentielles se sont abattues sur le sud du Pakistan en septembre. Plus d’un million et demi d’habitations ont été endommagées, plus d’un million d’hectares de récoltes ont été détruits et un tiers du bétail a été perdu, tandis que trois millions de personnes attendent toujours une aide alimentaire. (Source : agences de presse, OCHA)
– En savoir plus sur irrinnews.org, le site d’information du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies.
