Chercheur et enseignant, mais aussi politicien, le professeur Jacques Neirynck avait au début de l’été 2008 déposé au parlement fédéral suisse une proposition en faveur de l’économie d’énergie dans la distribution de l’eau de table. Il demandait plus particulièrement la promulgation d’une loi visant à l’abandon de la production, de l’importation, de l’exportation, de la distribution et de la vente d’eau potable en bouteilles PET.
Alors que cette proposition suit le cours normal des examens parlementaires, Jacques Neirynck publie un petit ouvrage accessible à tout public pour détailler son argumentation. Laquelle, dit-il, tient en trois scandales : gaspillage énergétique, manipulation publicitaire, inertie politique.
« Comment arriver à vendre de l’eau en bouteille à mille fois le prix de celle qui coule pour presque rien du robinet ? Comment réussir à faire croire que l’eau de la distribution n’est pas potable ? Et comment prétendre que l’eau en bouteille possède des propriétés miraculeuses ? » La réponse, qui conclut le réquisitoire, est on ne peut plus cinglante : « L’eau en bouteilles est le symbole d’une société folle où les malins exploitent les sots ».
Si, comme le dit Jacques Neirynck, l’alimentation et la boisson constituent souvent le point de départ d’une prise de conscience des enjeux écologiques, interdire la vente d’eau en bouteilles en est alors le premier petit pas, « celui qui coûte et celui qui compte ».
Jacques Neirynck
Les scandales de l’eau en bouteilles
Éditions Favre
Collection Dossiers et témoignages
Lausanne, 2009, 125 pages
Sur le site aqueduc.info
– La proposition législative de Jacques Neirynck pour l’interdiction de l’eau en bouteilles PET
– La contre-argumentation des producteurs suisses d’eaux minérales