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30 septembre 2010.

Une université sud-africaine met au point un filtre à eau en "sachet de thé"

Une équipe de chercheurs de l’Université de Stellenbosch, en (...)

Une équipe de chercheurs de l’Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud (Province occidentale du Cap), a développé un nouveau type de filtre d’eau, de la forme d’un sachet de thé, qui peut être directement adapté sur une bouteille. En plus d’être facile à utiliser, ce produit de purification présente comme avantages un faible coût, une technologie "décentralisée" et un bon bilan écologique.

Le professeur Eugene Cloete est doyen de la Faculté des sciences de l’Université de Stellenbosch et président de son nouvel Institut de l’eau, créé pour favoriser la recherche interdisciplinaire de solutions durables aux problèmes d’accès à l’eau en Afrique du Sud et sur le continent. Il dit avoir eu l’idée de ce filtre lorsqu’on lui a fait un jour la démonstration d’une technique d’électro-filage de nanofibres, donc ultrafines, développée par le Département de chimie et des sciences des polymères. Il a aussitôt pensé à l’application que l’on pourrait en tirer pour purifier l’eau polluée.

Il a constitué un groupe de recherche qui, après divers essais, a réussi à mettre au point un sachet filtre, semblable à un classique sachet de thé dans sa forme et sa taille, fabriqué dans le même matériau biodégradable que celui des sachets de rooibos, un thé rouge typiquement sud-africain. L’intérieur du sachet est recouvert d’une fine couche de biocides encapsulés dans des nanofibres et qui ont pour effet de tuer tous les microbes pathogènes. Le sachet est également rempli de granulés de charbon actif qui éliminent la plupart des produits chimiques nocifs.

Ce sachet est placé à l’intérieur d’un tube qui peut être monté sur le goulot d’une bouteille et l’eau est purifiée lorsqu’on la verse. Chaque sachet peut purifier un litre d’eau polluée et la rendre à 100% potable, voire même en améliorer le goût. Une fois utilisé, le sachet est jeté et remplacé par un nouveau.

Cette invention résulte de plusieurs années de recherche fondamentale sur la purification de l’eau, la nanotechnologie et la microbiologie alimentaire. D’ores et déjà brevetée et actuellement testée par des experts de l’administration sud-africaine, elle pourrait grandement faciliter l’accès à l’eau potable de personnes vulnérables ou de collectivités pour qui cette capacité n’est pas vraiment garantie. Mais elle pourrait être aussi commercialisée et rendre service notamment aux amateurs de randonnée ou de camping.

Le professeur Cloete souligne également le caractère "portable", "écologique" et "décentralisé" de cette technologie car, dit-il, "il est tout simplement impossible de construire des infrastructures d’épuration sur tous les cours d’eau pollués et il faut donc trouver des solutions adaptées aux besoins des gens. C’est vraiment facile à utiliser et c’est une réponse concrète à un problème majeur qui dure depuis trop longtemps."

La recherche de cet Institut de l’eau s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste, baptisé Hope Project, destiné à encourager diverses activités de l’Université de Stellenbosch pour relever les défis des Objectifs du Millénaire du développement sur le continent africain. (Source : Stellenbosch University, SU)

 Pour en savoir plus, consulter le site d’information de la Stellenbosch University ou celui du Hope Project, ou encore la vidéo qui lui est associée.



Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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