Le professeur Eugene Cloete est doyen de la Faculté des sciences de l’Université de Stellenbosch et président de son nouvel Institut de l’eau, créé pour favoriser la recherche interdisciplinaire de solutions durables aux problèmes d’accès à l’eau en Afrique du Sud et sur le continent. Il dit avoir eu l’idée de ce filtre lorsqu’on lui a fait un jour la démonstration d’une technique d’électro-filage de nanofibres, donc ultrafines, développée par le Département de chimie et des sciences des polymères. Il a aussitôt pensé à l’application que l’on pourrait en tirer pour purifier l’eau polluée.
Il a constitué un groupe de recherche qui, après divers essais, a réussi à mettre au point un sachet filtre, semblable à un classique sachet de thé dans sa forme et sa taille, fabriqué dans le même matériau biodégradable que celui des sachets de rooibos, un thé rouge typiquement sud-africain. L’intérieur du sachet est recouvert d’une fine couche de biocides encapsulés dans des nanofibres et qui ont pour effet de tuer tous les microbes pathogènes. Le sachet est également rempli de granulés de charbon actif qui éliminent la plupart des produits chimiques nocifs.
Ce sachet est placé à l’intérieur d’un tube qui peut être monté sur le goulot d’une bouteille et l’eau est purifiée lorsqu’on la verse. Chaque sachet peut purifier un litre d’eau polluée et la rendre à 100% potable, voire même en améliorer le goût. Une fois utilisé, le sachet est jeté et remplacé par un nouveau.
Cette invention résulte de plusieurs années de recherche fondamentale sur la purification de l’eau, la nanotechnologie et la microbiologie alimentaire. D’ores et déjà brevetée et actuellement testée par des experts de l’administration sud-africaine, elle pourrait grandement faciliter l’accès à l’eau potable de personnes vulnérables ou de collectivités pour qui cette capacité n’est pas vraiment garantie. Mais elle pourrait être aussi commercialisée et rendre service notamment aux amateurs de randonnée ou de camping.
Le professeur Cloete souligne également le caractère "portable", "écologique" et "décentralisé" de cette technologie car, dit-il, "il est tout simplement impossible de construire des infrastructures d’épuration sur tous les cours d’eau pollués et il faut donc trouver des solutions adaptées aux besoins des gens. C’est vraiment facile à utiliser et c’est une réponse concrète à un problème majeur qui dure depuis trop longtemps."
La recherche de cet Institut de l’eau s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste, baptisé Hope Project, destiné à encourager diverses activités de l’Université de Stellenbosch pour relever les défis des Objectifs du Millénaire du développement sur le continent africain. (Source : Stellenbosch University, SU)
– Pour en savoir plus, consulter le site d’information de la Stellenbosch University ou celui du Hope Project, ou encore la vidéo qui lui est associée.