"Water makes money" se présente également, en trois langues - français, allemand, anglais - comme "un film citoyen financé par ceux qui veulent le voir, le montrer, qui ont besoin de cette aide pour mieux comprendre". Ce sont en effet des souscriptions privées, d’un montant de quelque 120’000 euros et venues principalement d’Allemagne, qui ont permis à ce projet d’être mené à terme et qui lui confèrent de ce fait un véritable statut de film militant.
"L´eau, nourriture de base indispensable, a toujours été un bien public, géré publiquement, peut-on lire sur le site du film. Jusqu´à aujourd´hui l´approvisionnement en eau dans le monde entier est à 80% encore public. L´eau potable et l´assainissement sont toujours un monopole local. Nulle part au monde ne circulent dans les mêmes tuyaux, des eaux distinctes, de fournisseurs concurrents. Un marché est impensable. Qui privatise malgré tout ce service vital remplace un monopole public par un monopole privé. Pourtant c´est exactement ce qui se passe actuellement, partout dans le monde, au nom de la concurrence et du marché, lorsque des multinationales de l´eau comme Veolia et Suez, frappent à la porte de communes à court d´argent."
"Water makes money" s’en prend au modèle français de la gestion de l’eau et cherche à montrer comment la Ville de Paris et d’autres communes françaises en sont venues à reprendre l’eau en régie publique après avoir tiré les leçons de la "domination" que ces multinationales avaient trop longtemps exercé sur elles. Le film dénonce chez ces sociétés des manques de contrôle démocratique, des augmentations continues de prix à long terme, des financements opaques et autres contrats secrets. Il pointe également du doigt "l’accès privilégié aux processus de décision de l´Union Européenne" dont elles bénéficient pour influencer la législation communautaire et pour imposer des normes qui leur sont favorables. (bw)
> Le site web du film "Water makes money"
Post-Scriptum
Le film a été diffusé le 22 mars 2011, Journée mondiale de l’eau, par la chaîne franco-allemande Arte, juste avant sa sortie officielle en salles le lendemain.