S’exprimant dans l’édition du 15 mars 2015 de l’hebdomadaire dominical suisse alémanique SonntagsBlick (1), la présidente de la direction générale du Groupe Alpiq estime qu’on n’a pas suffisamment conscience, dans l’opinion publique suisse, que la situation est dramatique : "Le prix du courant électrique ne cesse de diminuer parce qu’il y a trop de centrales en Europe, parce que l’Allemagne dépense 20 milliards d’euros par an pour subventionner les énergies solaire et éolienne et parce qu’il n’y a plus de croissance économique. À quoi s’ajoute en Europe une reprise de l’exploitation de charbon. Voilà pourquoi la production d’énergie hydraulique propre est à la peine en Suisse. C’est une situation grotesque."
Pour Jasmin Staiblin, une des solutions pour la relance de l’hydroélectricité serait de faire payer à tous les consommateurs de courant d’origine hydraulique, sur une base transitoire de dix ans par exemple, une taxe de "un centime par kilowattheure" qui pourrait être intégrée dans le calcul de la rétribution à prix coûtant du courant injecté ou dans la taxe d’incitation proposée par le gouvernement fédéral dans sa stratégie énergétique 2050.
Commentant cette proposition, l’éditorialiste de L’AGEFI, quotidien économique et financier genevois (2), reconnaît certes qu’en matière énergétique "les conditions semblent réunies pour la mise en oeuvre d’une politique ambitieuse de long terme, à contre-courant si nécessaire, passant par des investissements lourds, des partenariats public-privé audacieux, des aménagements législatifs de facilitation".
Mais l’idée d’introduire une taxe supplémentaire pour résoudre ce genre de problèmes déçoit François Schaller : "Pendant des décennies, les cantons et communes ont encaissé de confortables dividendes grâce à des prix de l’électricité surfaits (qui le sont encore). N’est-ce pas à eux de trouver des solutions de financement qui ne fassent pas payer l’utilisateur deux fois ?" (bw)
(1) L’article du SonntagsBlick (en allemand)
(2) François Schaller, "Financements à pilotage manuel",
AGEFI, 16 mars 2015