Il est prévu d’installer plusieurs pompes d’une capacité de 50 à 80 mètres cubes par heure et de collecter l’eau qui s’est accumulée dans plusieurs cavités glaciaires pour ensuite la déverser dans des "égouttoirs" placés sur un glacier voisin. Ces pompes devraient fonctionner 24 heures sur 24 jusqu’à la mi-octobre, avant l’arrivée des premières neiges et des premiers grands froids.
En juillet 1892, l’explosion d’une poche d’eau similaire à l’intérieur du glacier avait provoqué ce que les géologues appellent une "lave torrentielle", c’est-à-dire un mélange d’eau, de graviers, de rocs, de terre et d’arbres, qui s’était déversée dans la vallée et avait entraîné la mort de quelque 200 personnes. Aujourd’hui, en cas de rupture, cette poche pourrait se vider en quelques minutes et menacer 900 familles.
Si personne, explique dans un communiqué Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais, ne peut affirmer que le risque d’une catastrophe est imminent, personne non plus ne peut affirmer qu’il n’existe pas de risque. Mais, dit-il, toutes les mesures possibles pour prévenir une rupture brutale éventuelle dans le glacier et pour préserver la population ont été prises. De fait, un dispositif capable de détecter une rupture brutale de la poche d’eau est actif depuis le 28 juillet. En cas d’alerte, la population située dans les secteurs de risque sait qu’elle doit immédiatement rejoindre des points de regroupement.
À plus long terme, la commune de Saint-Gervais prévoit de trouver les financements nécessaires à la mise en place d’un nouveau dispositif de surveillance du glacier. (Source : Commune de Saint-Gervais et presse française)
P.S. 4 octobre 2010
Le risque de catastrophe est écarté
Début octobre, la Mairie de Saint-Gervais a annoncé que près de 45’000 m3 d’eau ont été pompés dans la poche qui s’était formée dans le glacier de Tête-Rousse, soit plus des deux tiers du volume qui en avait été estimé. La pression de l’eau, mesurée en juillet 2010 à près de 8 bars, est descendue à 1,5 bar. L’opération n’est pas pour autant terminée. Une surveillance à distance et un système d’alerte resteront fonctionnels jusqu’au printemps, après quoi il s’agira de mettre en place un dispositif permettant la purge naturelle de l’eau.