Cette consultation vise à recueillir l’avis du public sur les grandes orientations et les objectifs de la gestion de l’eau, pour la période 2010-2015, en application de la directive cadre européenne en la matière, laquelle vise entre autres à un bon état des eaux dès 2015 et exige que les différents acteurs de l’eau participent aux différentes étapes d’élaboration des plans de gestion.
Ce sont les six grands comités de bassin (Adour-Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée et Seine-Normandie) qui sont chargés de récolter les avis de cette consultation qui coïncide avec la révision de ce qu’en France on appelait jusqu’ici les Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux. Ces SDAGE sont établis pour chaque grand bassin hydrographique depuis 1996 et fixent les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource, dans l’intérêt général et conformément à la législation : gestion des crues, amélioration de la qualité de l’eau, entretien des cours d’eau ou gestion quantitative de la ressource, etc.
« Nos ressources, explique Jean-Louis Borloo, sont soumises actuellement à des pressions croissantes : hausse de la population, intensification de l’agriculture, densification urbaine et industrielle (…) Garantir la meilleure qualité d’eau possible à l’horizon 2015 est un défi qui nous concerne tous. Il est donc absolument essentiel que chacun puisse s’exprimer sur les actions à entreprendre pour maîtriser les pollutions, préserver la qualité de nos rivières et prévenir les risques ».
Pour mémoire, une première consultation nationale du public organisée en 2005 s’était soldée par un échec, pour cause notamment de collision de calendrier avec un autre grand débat national, à savoir le référendum sur le projet de Constitution européenne.
Certains ont d’ores et déjà fait savoir leurs doutes quant à la réelle utilité d’une telle consultation. Tel le journaliste et spécialiste de la gestion de l’eau Marc Laimé pour qui cet exercice « va malheureusement tenir du tour de prestidigitation, tant le dispositif mis en place simplifie à l’extrême des questions complexes, et détermine une "approbation" du SDAGE que la construction des questionnaires élaborés à l’attention du grand public rend quasi automatique ». (bw)