La directive-cadre européenne sur l’eau prévoit que les pays de l’Union européenne consultent régulièrement leur public national lors de l’élaboration des plans de gestion de leurs districts hydrographiques (bassins versants). En France, une première consultation menée en 2005 avait porté sur l’état des lieux.
Une seconde, organisée en 2008 par le Ministère de l’Ecologie, du développement et de l’aménagement durables, concernait plus particulièrement les projets de SDAGE (schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux) et les programmes de mesures prévues pour la période 2010-2015. Sur les quelque 28 millions de questionnaires diffusés en métropole, 360’000 (1,3 %) ont été retournés et quelque 28’000 autres ont été remplis sur internet. Et de nombreux avis libres y ont été également exprimés. Mais il sera difficile d’en tirer de véritables conclusions puisque le taux de retour des questionnaires est au niveau national à peine supérieur à 1 %.
Sur le fond, la synthèse publiée sur le site de l’agence de l’eau Rhin-Meuse met toutefois quelques points forts en évidence, entre autres que :
- de nombreuses actions générant des coûts supplémentaires sont soutenues, mais des réticences se font simultanément sentir quant aux perspectives d’une hausse de la facture d’eau des ménages ;
- la disposition à agir est très forte : l’évolution des comportements individuels (économies d’eau, tri des déchets, etc.) est largement validée, mais le public français souhaite que les autres groupes d’acteurs prennent eux aussi leurs responsabilités, notamment les agriculteurs et les industriels ;
- une plus grande sévérité est réclamée à l’encontre des « pollueurs » mais à l’inverse, l’intérêt pour la protection des milieux aquatiques (entretien des cours d’eau ou du littoral par exemple) paraît inversement proportionnel à la relation personnelle que le public peut avoir avec ces milieux.
– Document de synthèse disponible sur le site de l’agence de l’eau Rhin-Meuse