Ce projet de “Stratégie pour l’eau en Méditerranée” a pour ambition de fournir un cadre politique commun pour une gestion intégrée des ressources en eau dans les pays de la région méditerranéenne et de favoriser la coopération efficace entre les pays riverains de la Grand Bleue.
Concrètement, ses objectifs prioritaires sont d’améliorer la gouvernance en matière de gestion des ressources en eau, de promouvoir les mesures d’adaptation aux changements climatiques par une meilleure gestion des sécheresses et des inondations, de mieux réguler la demande en eau et son utilisation rationnelle des ressources, de protéger la qualité de l’eau et de la biodiversité, et d’optimiser le financement de l’eau.
L’accès à l’eau, question cruciale
Le document officiel rappelle que plus de 180 millions de personnes manquent d’eau dans le bassin méditerranéen et que plus de 60 millions font face à une pénurie d’eau. Certains pays, au sud et à l’est, ont accumulé un déficit de ressources en eau renouvelables de 160 %. Le détournement intensif de ces ressources à des fins domestiques, agricoles et industrielles a abouti à un appauvrissement des eaux de surface et des nappes phréatiques.
Ces 50 dernières années, les besoins en eau pour tous les secteurs d’activité ont doublé et la manière dont l’eau est utilisée est loin d’être efficace, notamment dans l’agriculture. De plus, les déversements d’eaux usées domestiques, industrielles et agricoles ont entraîné la dégradation de la qualité de l’eau. Quant aux prévisions concernant les impacts du changement climatique, elles rendent les enjeux actuels encore plus urgents.
L’Union pour la Méditerranée (UPM), qui regroupe 43 Etats (pays de l’Union européenne, Turquie, Israël et pays arabes riverains), a été créée en 2008 à Paris à l’initiative de France et de l’Egypte, et s’inscrit dans la continuité du ‘Processus de Barcelone’ mis en route en 1995 mais resté sans grands résultats. Elle s’est donné pour objectif de surmonter les divisions politiques de la région en donnant la priorité à des projets consensuels concrets, tels l’accès à l’eau, la protection de l’environnement, la promotion d’énergies durables, etc. Mais l’Union, qui ne traite pas de thèmes controversés comme celui de l’immigration ou du conflit israélo-palestinien, n’a toutefois pas réussi à éviter les tensions résultant de l’offensive israélienne de 2009 à Gaza. (Source : UPM et agences)
– Site de la IVème Conférence Ministérielle Euro-Méditerranéenne sur l’Eau, Barcelone, 13 avril 2010 : www.medaquaministerial2010.net