C’est un projet d’envergure internationale. Il a pu être lancé grâce au soutien de la fondation suisse NOMIS dédiée au financement d’initiatives scientifiques pionnières. Il a officiellement démarré le 1er août 2018 avec l’inauguration du Centre pour l’étude du changement des environnements alpins et polaires établi à Sion sur le site EPFL Valais Wallis.
Toutefois c’est en février 2019 que partira la première d’une série d’expéditions qui conduira les chercheurs vers les ruisseaux de l’Alaska, de l’Himalaya, des Andes, du Groenland, de la Scandinavie, du Pamir, du Kamchatka, du Caucase, de Nouvelle-Zélande et des Alpes. En attendant, ils ont d’ores et déjà commencé leur entraînement et leurs premiers prélèvements sur terrain suisse, au pied du glacier du Rhône.
"Les glaciers et leurs ruisseaux ont été longtemps abondants sur Terre, explique Tom Battin, directeur du Laboratoire de recherche en biofilms et écosystèmes fluviaux de l’EPFL et directeur scientifique du projet. À cause du réchauffement climatique, ils sont aujourd’hui en train de disparaître. Selon les glaciologues, 50% des petits glaciers suisses auront disparu d’ici 25 ans. Il en va de même pour les ruisseaux qu’ils alimentent et la vie que ces cours d’eau abritent. Mieux comprendre la vie microbienne de ces écosystèmes en voie d’extinction est donc notre devoir envers les générations futures".
Le travail interdisciplinaire des chercheurs consistera d’abord à prélever des échantillons de "biofilms" [1] aux quatre coins du monde et à les acheminer vers les laboratoires de l’EPFL dans les meilleures conditions possibles. Le séquençage de leur ADN devrait permettre ensuite de déchiffrer leur structure et le fonctionnement de leur vie microbienne dans les écosystèmes. Les informations ainsi récoltées pourraient d’une part révéler d’anciens marqueurs génétiques et les stratégies d’adaptation que ces bactéries ont développées au fil du temps, et d’autre part aider les chercheurs à mieux comprendre l’impact des changements climatiques et de la disparition des glaciers sur les biofilms.
L’ambition de Tom Battin est également de créer dès que possible sur le site de l’EPFL Valais -Wallis une sorte de banque mondiale des échantillons et des données ADN récoltés dans les ruisseaux des glaciers. Ces archives pourraient à la fois servir à la préservation de la biodiversité de ces biofilms, offrir une "cartographie" de l’époque actuelle utile aux futures générations de scientifiques et le cas échéant être mises à la disposition des chercheurs en biotechnologie. (Source : EPFL)
– Sites web directement liés à ces informations :
EPFL Valais Wallis
The NOMIS Foundation
Centre pour l’étude du changement des environnements alpins et polaires
Laboratoire de recherche en biofilms et écosystèmes fluviaux