Ce sont trois chercheurs nord-américains qui révèlent, dans la dernière édition du Geophysical Reviews Letters, ce qu’ils appellent "une catastrophe sans précédent" due, selon eux, au réchauffement climatique de la Terre.
Cette banquise, d’une épaisseur de 30 à 40 mètres, avait la forme d’une immense langue sur l’eau et servait d’écoulement naturel du glacier dans l’océan Arctique. En un siècle, elle avait déjà perdu 90% de sa surface et ne mesurait plus que quelques 450 km2. Ward Hunt était la plus grande de ses plaques subsistantes. Son processus de désintégration semblait s’être accéléré depuis deux ou trois ans.
La nappe d’eau douce qui était jusque-là contenue dans une sorte de fjord a profité de la brèche pour s’écouler vers l’océan. Or cet écosystème particulier abritait des planctons aussi bien adaptés à l’eau douce qu’à l’eau de mer et des espèces végétales et animales résistant aux conditions extrêmes du continent arctique.
Si les chercheurs attribuent cette catastrophe au réchauffement planétaire, c’est parce que depuis plusieurs années il ne cessent de relever une augmentation des températures au-delà du seuil critique de zéro degré où les plates-formes de glaces commencent à se désintégrer.
Les conséquences de la rupture de Ward Hunt, selon eux, ne devraient cependant être que locales. Il n’en serait pas de même si, à très long terme (deux ou trois siècles) les glaces du Groenland devaient subir le même sort).
Mueller, D. R., Vincent, W. F & Jeffries, M. O.
Break-up of the largest Arctic ice shelf and associated loss of an epishelf lake.
Geophysical Research Letters, published online.