Cyclones et ondes de tempête, inondations et sécheresses, avalanches et coulées de boue : à l’évocation de chacun des sous-titres de la "rubrique des catastrophes naturelles", chacun peut aujourd’hui mettre le doigt sur un point du globe, proche ou lointain (Honduras ou Bangla Desh, Éthiopie ou Madagascar, Dresde, Arles ou Brigue), synonyme de désastre hydrométéorologique.
Pour mémoire : la très grande majorité (89%) des catastrophes naturelles sont d’origine météorologique ou climatique. Qui plus est, leur fréquence est en régulière augmentation depuis une dizaine d’années. Et chaque année plus des deux tiers des 80’000 pertes en vie humaine lors de désastres naturels sont liés à l’eau. Les catastrophes naturelles sont souvent désormais synonymes de catastrophes humaines.
Lourdes séquelles économiques
Leurs conséquences économiques sont elles aussi de plus en plus graves. Mais leurs répercussions sur les économies nationales ne sont guère comparables, elles varient selon que l’on est riche ou pauvre.
D’après des statistiques portant sur les années 1985-1999, les quelque 550 à 600 milliards de dollars de pertes économiques globales ne représenteraient pour les pays les plus riches qu’un peu plus de 2% de leur produit intérieur brut.
Dans les pays pauvres, la courbe est inverse : 200 milliards de dollars perdus dans des catastrophes équivalent à quelque 12% de leur PIB.
Gérer les risques
Le message officiel de cette Journée mondiale de l’eau est que pour faire face aux catastrophes naturelles "il faut intégrer la gestion des risques et des catastrophes dans une planification d’ensemble du développement, en se fondant sur une base de connaissances élargie, une mobilisation active des décideurs et une participation et une sensibilisation accrues du public".
Mais, dans la pratique, la prévention est quelque chose d’extrêmement complexe. Les catastrophes liées à l’eau ne sont pas des phénomènes simplement naturels : elles résultent la plupart du temps "de l’interaction de phénomènes hydrométéorologiques extrêmes et de la vulnérabilité des activités économiques menées dans la zone d’influence de ces phénomènes".
Plus encore : les catastrophes dites naturelles peuvent aussi être le reflet voire la conséquence de divergences ou de conflits entre des objectifs de développement et de protection de l’environnement et des intérêts sociaux et économiques.
Prévenir et anticiper
Concrètement, disent les organisateurs de cette Journée, si l’on veut réduire le risque de catastrophes liées à l’eau, il faut avant tout être "informé et préparé" : "des personnes convenablement informées à tous les stades du processus de gestion des catastrophes (…) seront moins vulnérables" et plus aptes à participer pleinement à des mesures de protection.
La gestion des catastrophes devrait donc s’orienter vers des "stratégies fondées sur la prévention et l’anticipation". Cela suppose de multiples actions dans de multiples domaines : mieux connaître les causes et mécanismes des catastrophes, renforcer les systèmes de surveillance et d’alerte, réduire les vulnérabilités matérielles et humaines, etc.
Risques "climatiques"
Un mot encore sur l’influence du climat. La majorité des experts estime aujourd’hui que les changements climatiques et le réchauffement de la planète auront pour effet d’augmenter la fréquence des catastrophes naturelles.
Si l’on veut prévenir de futures catastrophes, il faut donc aussi "tenir compte d’estimations fiables des produits de l’activité humaine, à savoir des niveaux futurs de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre, compte tenu de la croissance démographique, des choix relatifs aux sources d’énergies renouvelables, de la modernisation de l’industrie et d’autres aspects". (bw)
– Lire aussi : Journées à vau-l’eau (commentaire)
– Messages et documents disponibles sur le site officiel de la Journée mondiale de l’eau (principalement en anglais)