Selon Wenonah Hauter, directrice de cette organisation basée à Washington, « Nestlé ne paie quasiment rien – quelques centimes par gallon - pour les milliers, voire dans de nombreux cas les centaines de milliers de gallons d’eau qu’elle pompe chaque jour dans les zones rurales. Alors qu’ensuite ses bouteilles lui rapportent des milliards de dollars de bénéfices. »
De surcroît, affirme-t-elle, « cette société a besoin de pétrole pour fabriquer ses bouteilles en plastique qui finissent leur vie par millions dans des décharges ou dans des incinérateurs produisant des gaz toxiques et des cendres. En clair : Nestlé fait payer à la société les coûts environnementaux de ses propres profits ».
Le rapport de Food and Water Watch propose une série d’études de cas (en Californie, dans le Michigan, le Maine et d’autres États), où la société multinationale tente de manière symptomatique de s’approprier des ressources en eau et où la société civile s’organise pour y faire opposition.
Mais face aux critiques et à la baisse des ventes d’eau en bouteilles, Nestlé n’hésite pas à se défendre. Le rapport avance notamment l’exemple de la mise en ligne d’une vidéo produite par l’entreprise pour contrer à sa sortie le film « Flow, Pour l’amour de l’eau » qui entre autres dénonçait les actions menées par Nestlé pour s’approprier ce marché de l’eau en bouteilles « quitte à saccager sources et rivières ». La multinationale avait également envoyé des représentants pour défendre ses points de vue dans des manifestations publiques organisées par des militants opposés à ses pratiques.
Les embouteilleurs, note également Wenonah Hauter, interviennent de plus en plus souvent publiquement pour affirmer la nécessité de consommer de l’eau en bouteilles en vue de protéger sa santé, avec l’argument que cette eau-là serait meilleure ou plus pure que l’eau du robinet. (Source : Food and Water Watch)