Les analyses régulièrement menées par le Réseau national d’observation nationale NAQUA confirment le bon état général des eaux souterraines. Si problème il y a, c’est avant tout dans les régions d’agriculture intensive et dans les agglomérations : les concentrations de nitrates, entre autres, y sont trop élevées. Une station de mesure sur cinq y enregistre en effet des teneurs dépassant la valeur maximale admissible de 25 milligrammes par litre.
Le rapport note aussi que la moitié des stations analysées entre 2004 et 2006 ont constaté la présence de produits phytosanitaires, qu’un tiers d’entre elles ont relevé des traces de produits chimiques provenant d’exploitations industrielles ou artisanales, et que des substances actives utilisées en médecine humaine ont été assez souvent mises en évidence dans les installations de pompage situées à proximité de rivières polluées par les eaux usées.
Selon les auteurs du rapport, et compte tenu de l’état des connaissances scientifiques, les teneurs en polluants relevées dans les eaux souterraines ne menaceraient certes pas la santé de la population, mais les indications recueillies constituent « un avertissement à ne pas négliger ».
Menaces sur la biodiversité des cours d’eau
S’agissant des eaux de surface, les problèmes sont identifiés depuis longtemps : les rivières endiguées manquent d’espace pour assurer leurs multiples fonctions, nombre d’entre elles sont régulièrement asséchées par des prélèvements d’eau trop importants, les modifications rapides de leur régime écoulement en aval d’installations hydroélectriques altère sinon détruit l’habitat des espèces animales et végétales. Certains aménagements tout comme les extractions de gravier ont de grosses incidences sur la morphologie des cours d’eau dont ils modifient les lits et les berges et nuisent à la recharge naturelle des nappes souterraines.
Le rapport met également le doigt sur le problème de la température des cours d’eau qui elle aussi, et pas seulement leur propreté, peut avoir une influence néfaste sur la qualité des habitats offerts par les eaux de surface. Des études ont montré par exemple que la température moyenne de l’eau dans le Rhin, près de Bâle, a augmenté de plus de 2 degrés centigrades au cours des 50 dernières années. Le réchauffement climatique n’est pas seul en cause. Les déversements d’eau chaude (en provenance de douches, de machines à laver ou d’installations frigorifiques notamment) contribuent également à ce phénomène qui perturbe de nombreux organismes aquatiques sensibles aux hausses de température.
– (Source : "Environnement Suisse 2009", OFEV-OFS, chapitre 9. Eaux, pages 40-41)