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22 mars 2010.

“Il est grand temps de gérer notre marée d’eaux sales”, dit l’ONU

La pollution de l’eau fait chaque année dans le monde davantage (...)

La pollution de l’eau fait chaque année dans le monde davantage de victimes que toutes les formes de violence réunies, indique un nouveau rapport onusien publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, qui a contribué à cette étude, plus de deux milliards de tonnes d’eaux polluées - composées d’eaux usées et d’eaux contaminées par les déchets industriels et les pesticides - sont déversées chaque jour dans la nature et contribuent ainsi à propager des maladies et à détruire les écosystèmes.

Mieux gérer les eaux usées pour en éliminer les risques et pour en faire une ressource propre, voire même attractive économiquement parlant, apparaît comme l’un des grands défis du 21ème siècle. C’est le message-clé que délivre ce nouveau rapport intitulé “Sick water ? The central role of wastewater management in sustainable development”, littéralement : “L’eau malade ? Le rôle-clef de la gestion des eaux usées dans le développement durable”.

Si l’on ne prend pas rapidement des mesures adéquates, dit le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), ce défi ne fera que croître du fait que le monde connaît une urbanisation et une industrialisation rapides, de même qu’une augmentation de la demande alimentaire, notamment en produits carnés.

On estime que la population globale des villes va quasiment doubler au cours des prochaines quarante années, passant de 3,4 milliards d’habitants aujourd’hui à près de 6 milliards en 2050. Et la réalité est que la plupart des villes manquent d’ores et déjà de systèmes performants de gestion des eaux usées, car souvent les infrastructures y sont vétustes et inadaptées, ou tout simplement inexistantes.

Les eaux usées, rappelle le PNUE, sont un cocktail de fertilisants, de déchets humains, animaux, industriels, agricoles et autres, ce qui explique que ces eaux polluées et contaminées tuent davantage que de toutes les autres formes de violence connues sur terre. Le rapport note à ce propos qu’une personne sur dix dans le monde se nourrit de produits cultivés dans des surfaces agricoles irriguées avec des eaux usées. La montée des eaux sales explique aussi l’augmentation des zones maritimes et océaniques mortes, faute d’oxygène, et qui constituent une véritable catastrophe environnementale.

Pourtant plusieurs substances, nitrates, phosphates et autres, présentes dans les eaux usées sont utiles comme engrais dans l’agriculture, et une meilleure gestion de ces effluents pourrait offrir un certain nombre d’avantages économiques non négligeables, sans parler des possibilités de production énergétique à partir des gaz récupérés dans les stations d’épuration. Parallèlement, l’effort devra également porter sur la réduction des volumes et des concentrations d’eaux usées rejetées par les entreprises agricoles et les stations d’élevage, ainsi que sur un meilleur traitement des déchets humains.

Les solutions existent

Les solutions aux problèmes de la gestion des eaux usées sont multiples et variées, dans leur taille comme dans leur approche. Certaines supposent des systèmes d’épuration et de recyclage extrêmement volumineux et coûteux, d’autres s’appliquent à de petites unités locales de production agricole ou artisanale, d’autres encore passent par des investissements dans des programmes de sauvegarde ou de réhabilitation des écosystèmes et dans leur capacité à purifier l’eau naturellement.

“Si le monde veut aller de l’avant, commente Achim Steiner, sous-secrétaire général des Nations Unies et directeur exécutif du PNUE, si l’on veut faire vivre sur cette planète six milliards d’individus, voire neuf milliards d’ici 2050, il faut que nous fassions preuve collectivement d’une plus grande habileté et d’une plus grande intelligence dans notre manière de gérer nos déchets, y compris nos eaux usées”. (Source : informations UNEP)




Infos complémentaires

 Ce rapport est disponible
(en anglais seulement)
sur le site ‘Sick Water’

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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