L’idée d’une alliance internationale contre la faim est née au siège de la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. En 2002, ses pays membres ont appelé les organisations de la société civile du Sud et du Nord à mobiliser les opinions publiques, les volontés politiques et les ressources financières pour réduire de moitié, avant l’année 2015, le nombre des personnes souffrant de la faim.
Depuis lors, une quarantaine d’alliances nationales contre la faim ont également vu le jour, la plupart dans des pays en développement. En Suisse, le comité national de la FAO institué par le Conseil fédéral s’est dit lui aussi très favorable à la mise en place d’un réseau national.
Les risques de l’indifférence
L’an dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation 2005, le président de la Confédération Samuel Schmid avait lancé un appel dans ce sens : « Tolérer la faim est contraire à toutes nos valeurs. Cette indifférence est risquée. La faim ralentit considérablement la croissance économique des pays touchés et menace la sécurité internationale. »
Avec l’appui du Secrétariat suisse de la FAO au sein de l’Office fédéral de l’agriculture, plusieurs réunions de travail ont concrétisé ce projet et développé un certain nombre de stratégies et d’objectifs. Il est vite apparu qu’une alliance suisse contre la faim - politiquement et confessionnellement neutre - devrait concentrer ses efforts auprès de la population et s’ouvrir à toutes les associations et institutions, mais aussi personnes privées, prêtes à s’investir dans des actions de lutte contre la faim dans le monde.
Concrètement, l’Alliance suisse contre la faim se donne pour mission de :
- renforcer au plan national la volonté politique de combattre la faim et s’engager dans la mise en œuvre du droit à l’alimentation et à l’eau pour tous
- approfondir les connaissances sur les multiples interrelations entre la faim, la pauvreté et le développement et les diffuser auprès du public, du système scolaire et des instances politiques
- présenter au public des idées et des propositions qui permettent d’agir efficacement et concrètement.
L’Alliance ne prévoit pas de réaliser elle-même des projets de coopération au développement. Elle bénéficie pour sa création d’une aide initiale des pouvoirs publics, mais sera ensuite responsable de collectes de fonds destinées à des activités de coordination et à des campagnes nationales. Avec, pour objectifs, de faire en sorte que ses organisations membres disposent de moyens supplémentaires pour leurs activités dans ce domaine.
Une trentaine d’associations suisses et à peu près autant de personnes à titre individuel ont d’ores et déjà adhéré à l’Alliance. Et c’est la zurichoise Rosmarie Zapfl, parlementaire fédérale démocrate-chrétienne, qui en assumera la première présidence.
(Photos aqueduc.info)