Dix jours avant l’ouverture du troisième Forum mondial de l’eau (Kyoto, Japon, 16-23 mars), les Nations Unies publient une vaste étude coordonnée par l’UNESCO et le Département des Affaires économiques et sociales de l’ONU.
"Aucune région ne sera épargnée"
Premier constat : les ressources en eau vont diminuer de manière constante en raison de la croissance démographique, de la pollution et du changement climatique prévu.
"Aucune région ne sera épargnée par l’impact de cette crise qui touche tous les aspects de la vie, de la santé des enfants à la capacité des pays à nourrir leurs citoyens", déclare Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO.
"Les ressources en eau sont en chute libre alors que la demande augmente de façon dramatique. Au cours des 20 prochaines années, on s’attend à une diminution d’un tiers, en moyenne, de l’eau disponible par personne dans le monde".
La volonté politique fait défaut
Second constat : malgré les symptômes évidents de la crise, la volonté politique nécessaire pour inverser les tendances a cruellement fait défaut.
Depuis 25 ans, de nombreuses conférences internationales ont été consacrées aux diverses thématiques de l’eau, plusieurs objectifs ont été définis pour améliorer la gestion des ressources en eau mais "aucun n’a vraiment été atteint".
Selon le rapport, c’est une question d’attitudes et de comportements : "l’inertie au niveau des dirigeants ainsi que l’absence d’une prise de conscience du problème par la population mondiale font que nous ne menons pas, en temps utile, les actions correctives nécessaires". La crise de l’eau est une crise de gouvernance.
Un inventaire sans précédent
Le rapport passe en revue les dimensions majeures de l’utilisation et de la gestion de l’eau dans les domaines comme la santé, l’alimentation, les écosystèmes, les villes, l’industrie, d l’énergie, la gestion des risques, l’évaluation économique, partage et la gouvernance des ressources.
Assorti de nombreuses cartes mondiales, tableaux, graphiques et études de cas, le rapport analyse comment les différentes sociétés font face à la pénurie d’eau, avec leurs succès et leurs échecs.
A travers le Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau (WWAP), il propose des méthodologies et des outils qui devraient en principe permettre à l’ONU de mieux répondre à cette crise de l’eau qui est "au cœur de notre survie et de la survie de notre planète Terre". (bw)
Voir la fiche : La crise mondiale en quelques chiffres