Selon les informations communiquées par les autorités communales et cantonales, quelque 80 patients ont été pris en charge dans les services d’urgence, un seul a dû être hospitalisé, mais il est vraisemblable que plusieurs centaines de personnes ont souffert de cette infection intestinale. Son origine n’a pas encore pu être identifiée avec certitude et ne pourra l’être avant plusieurs jours. L’hypothèse la plus vraisemblable serait une contamination du réseau d’adduction d’eau par un norovirus bien connu dans ce genre d’épidémies et dont la contagion se répand par les matières fécales.
La société VITEOS, qui assure la distribution de l’eau potable notamment en ville du Locle, a procédé à une purge de l’ensemble de son réseau ainsi qu’à un renouvellement de la chloration de toute la chaîne de traitement. Il est cependant encore trop tôt pour dire si le virus a été éradiqué et il est donc fortement recommandé aux habitants de suivre les diverses mesures de prudence qui leur ont été communiquées.
En l’état actuel, les autorités ne s’expliquent toujours pas les causes de cette contamination. Il n’a été découvert aucun indice de dysfonctionnement de la chaîne de traitement des eaux ni de pollution accidentelle dans le réseau de distribution. D’intenses investigations se poursuivent. Mais des questions ont également été posées dans le public et la presse quant à la manière dont les différents services concernés ont collaboré pour évaluer l’importance et l’origine possible de l’épidémie. Un conseiller communal reconnaît que la communication n’a peut-être pas été parfaite au départ de la crise mais certifie qu’aucune erreur n’a été commise dans sa gestion. (Sources : commune du Locle, canton de Neuchâtel)
L’eau à nouveau potable
Ce n’est que le 31 juillet, c’est-à-dire une semaine après les premières alertes à la contamination, que les autorités communales ont enfin pu lever les mesures de restriction relatives à la consommation de l’eau du robinet au Locle, suite à l’une des plus graves pollutions d’eau potable enregistrées ces dernières années en Suisse après celle de La Neuveville, dans le canton de Berne, en 1998.
La société Viteos, en charge des services industriels du Locle et des grandes collectivités du canton de Neuchâtel, a pu déterminer l’origine de cette contamination survenue le 22 juillet après un violent orage. Les systèmes de sécurité des trop-pleins d’eau déjà traitée n’ont pas réussi à contenir l’énorme quantité d’eaux usées et d’eaux pluviales transitant par les collecteurs et quelque 3000 litres d’eau chargée en déchets organiques se sont déversés dans le réservoir d’eau potable.
Des travaux devront être entrepris pour modifier la configuration du système et déplacer les tuyaux de trop-plein dans un lieu sécurisé et indépendant des événements météorologiques. Entre temps, et en cas d’alerte, le pompage en direction des réservoirs sera provisoirement interrompu.
La même semaine, d’autres communes de Suisse ont également connu des alertes à la pollution, notamment à Lugano (Tessin) et en Valais à Morgins et à Saint-Maurice où un système de désinfection de l’eau a connu une panne exceptionnelle en raison de la foudre. (bw)