En 2011, les recherches dans les cours d’eau de France métropolitaine ont porté sur pas moins de 550 pesticides. Près des deux tiers d’entre eux ont été effectivement décelés au moins une fois et sont présents sur 93 % des points de mesure. Autre constat : ce n’est pas seulement la quantité des substances qui est en hausse, mais aussi leur diversité.
Près de 70 % des points de mesure présentent une concentration totale moyenne en pesticides inférieure à 0,5 milligramme par litre. Ce seuil est dépassé principalement dans les régions céréalières, maïsicoles et viticoles, notamment dans le bassin parisien, dans le Sud-Ouest et le long du Rhône, ou à tradition maraîchère, comme en Martinique et en Guadeloupe. Les fortes valeurs relevées sur ces deux îles sont surtout dues à la présence du chlordécone (produit phytosanitaire non bio dégradable) ou de ses dérivés.
Les 15 substances pesticides les plus quantifiées dans les cours d’eau de France métropolitaine sont en majorité des herbicides ou leurs dérivés. Trois d’entre elles – atrazine, métolachlore et diuron - sont même interdites depuis quelques années. Deux sont des métabolites, issus de la transformation biochimique de substances comme l’atrazine (atrazine déséthyl) ou le glyphosate (AMPA, acide aminométhylphosphonique).
L’étude du Commissariat général au développement durable note que l’utilisation de produits phytopharmaceutiques pour un usage agricole a augmenté de 2,7 % entre 2009-2010 et 2010-2011. Durant ce laps de temps, on a donc recouru davantage à des traitements herbicides et insecticides, en raison notamment de la stabilité relative des prix de ces produits contrairement à ceux des engrais. L’utilisation des fongicides semble par contre à la baisse. (Source : Commissariat général au développement durable, CGDD).