1’200’000 truites pêchées en eaux suisses en 1980, 400’000 seulement en 2001. Parallèlement, les analyses révélaient qu’en aval de certaines installations d’épuration, les poissons subissaient parfois une modification de leurs organes. C’est ce qui a poussé l’Institut fédéral pour l’aménagement, l’épuration et la protection des eaux (EAWAG) et l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) à lancer en 1998 le projet "Fischnetz" (filet de pêche) pour tenter de trouver des explications à ces phénomènes.
Ce projet a reçu l’appui de tous les cantons suisses et du Liechtenstein, de la Fédération suisse de pêche et de pisciculture (FSPP), de la Société suisse des industries chimiques (SSIC) et de l’Université de Berne. Coût des investissements de cette opération : 3 millions de francs suisses.
Au départ de l’enquête, des questions et des hypothèses : la baisse de la pêche est-elle due à la pollution par certaines substances ou à d’autres facteurs comme la morphologie des cours d’eau, les cormorans, les maladies, les mesures de rempoissonnement, les exutoires de STEP, des substances polluantes, des micro-pollutions diffuses, le réchauffement climatique ?
Certes, il est clair que la diminution de la quantité de poissons pêchés découle de la diminution du nombre de pêcheurs. Mais les experts du projet Fischnetz doivent bien conclure que cette seule raison ne suffit pas à expliquer la baisse des prises et que les populations de poissons sont bel et bien à la baisse. Et cette diminution n’est pas compensée par les repeuplements massifs (15 millions de poissons de tous âges immergés chaque année).
Réagir aux conditions locales
Pour les experts, ces constats représentent autant d’indications de solutions. Mais comme ces différentes causes de recul peuvent varier d’un cours d’eau à un autre, les mesures à prendre doivent être adaptées aux conditions locales. Il faut donc :
– améliorer la qualité des milieux naturels et favoriser la végétation des rives, veiller à ce qu’il y ait en permanence un débit suffisant dans les cours d’eau et mieux les relier entre eux
– mieux contrôler l’application de la loi sur la protection des eaux, fixer et faire respecter des normes concernant toutes les substances chimiques qui influent sur la qualité des eaux
– améliorer la gestion des eaux : par exemple, les poissons des eaux infestées par la MRP ne doivent pas être immergés dans des eaux exemptes de cette maladie ou n’ayant pas encore été analysées.
Ouverture d’un bureau de conseil
Afin d’assurer le suivi de cette recherche et d’encourager les mesures préconisées, il est prévu d’ouvrir, dès avril 2004, un bureau de conseil à qui il incombera de promouvoir l’amélioration de la qualité des eaux et des prises de pêche.
– Office fédéral de l’environnement (OFEV), Domaine pêche et faune aquatique