Les micropolluants, substances qui entrent dans la composition de produits phytosanitaires et de nettoyage, de cosmétiques, de médicaments, etc., peuvent, même à de très faibles concentrations, avoir des conséquences néfastes sur les écosystèmes aquatiques. Des études ont d’ailleurs déjà démontré les effets toxiques de plusieurs de ces substances dans les eaux suisses. Si les ressources en eau potable utilisées par la population ne paraissent pas menacées, des mesures de protection des usagers sont cependant jugées nécessaires à titre préventif.
Dans ce but, l’Office fédéral suisse de l’environnement (OFEV) a décidé de tester l’efficacité des technologies de traitement existantes (en particulier l’ozonation et le charbon actif) quand on les intègre dans des stations d’épuration communales d’eaux usées (STEP). Le premier essai pilote vient de s’achever : l’Institut de recherche sur l’eau du domaine (EAWAG) des Écoles polytechniques fédérales a mélangé de l’ozone gazeux aux eaux épurées du bassin de décantation secondaire de la station de Regensdorf (30 000 habitants).
Les résultats des tests sont jugés très positifs : l’action de perturbateur endocrinien des eaux usées a complètement disparu, aucun produit de réaction problématique n’a été détecté dans l’effluent de la STEP durant l’ozonation. Ce traitement a également permis d’enregistrer la disparition quasi complète des agents pathogènes dans les eaux usées.
L’essai pilote a également établi que l’ozonation peut être facilement intégrée dans une station d’épuration existante et être gérée sans problèmes par son personnel. L’ajout d’une ozonation suivie d’une filtration est quelque chose de techniquement faisable et économiquement supportable (l’augmentation de consommation d’électricité dans la station de Regensdorf a été estimée à quelque 5 % et celle des taxes d’épuration à environ 10 %).
L’Office fédéral suisse de l’environnement dans le cadre de son projet Stratégie MicroPoll, prévoit encore d’autres essais pilotes avec des procédés différents. Un rapport de synthèse devrait être publié à fin 2010. (Source : Office fédéral suisse de l’environnement)
Informations diverses concernant les micropolluants :