LA QUESTION DE L’EAU
“D’autres indicateurs de la situation actuelle concernent l’épuisement des ressources naturelles. Nous sommes bien conscients de l’impossibilité de maintenir le niveau actuel de consommation des pays les plus développés et des secteurs les plus riches des sociétés, où l’habitude de dépenser et de jeter atteint des niveaux inédits. Déjà les limites maximales d’exploitation de la planète ont été dépassées, sans que nous ayons résolu le problème de la pauvreté.
L’eau potable et pure représente une question de première importance, parce qu’elle est indispensable pour la vie humaine comme pour soutenir les écosystèmes terrestres et aquatiques. Les sources d’eau douce approvisionnent des secteurs sanitaires, agricoles et de la pêche ainsi qu’industriels. La provision d’eau est restée relativement constante pendant longtemps, mais en beaucoup d’endroits la demande dépasse l’offre durable, avec de graves conséquences à court et à long terme. De grandes villes qui ont besoin d’une importante quantité d’eau en réserve, souffrent de périodes de diminution de cette ressource, qui n’est pas toujours gérée de façon équitable et impartiale aux moments critiques. Le manque d’eau courante s’enregistre spécialement en Afrique, où de grands secteurs de la population n’ont pas accès à une eau potable sûre, ou bien souffrent de sécheresses qui rendent difficile la production d’aliments. Dans certains pays, il y a des régions qui disposent de l’eau en abondance et en même temps d’autres qui souffrent de grave pénurie.
Un problème particulièrement sérieux est celui de la qualité de l’eau disponible pour les pauvres, ce qui provoque beaucoup de morts tous les jours. Les maladies liées à l’eau sont fréquentes chez les pauvres, y compris les maladies causées par les micro-organismes et par des substances chimiques. La diarrhée et le choléra, qui sont liés aux services hygiéniques et à l’approvisionnement en eau impropre à la consommation, sont un facteur significatif de souffrance et de mortalité infantile. Les eaux souterraines en beaucoup d’endroits sont menacées par la pollution que provoquent certaines activités extractives, agricoles et industrielles, surtout dans les pays où il n’y a pas de régulation ni de contrôles suffisants. Ne pensons pas seulement aux décharges des usines. Les détergents et les produits chimiques qu’utilise la population dans beaucoup d’endroits du monde continuent de se déverser dans des rivières, dans des lacs et dans des mers.
Tandis que la qualité de l’eau disponible se détériore constamment, il y a une tendance croissante, à certains endroits, à privatiser cette ressource limitée, transformée en marchandise sujette aux lois du marché. En réalité, l’accès à l’eau potable et sûre est un droit humain primordial, fondamental et universel, parce qu’il détermine la survie des personnes, et par conséquent il est une condition pour l’exercice des autres droits humains. Ce monde a une grave dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable, parce que c’est leur nier le droit à la vie, enraciné dans leur dignité inaliénable. Cette dette se règle en partie par des apports économiques conséquents pour fournir l’eau potable et l’hygiène aux plus pauvres. Mais on observe le gaspillage d’eau, non seulement dans les pays développés, mais aussi dans les pays les moins développés qui possèdent de grandes réserves. Cela montre que le problème de l’eau est en partie une question éducative et culturelle, parce que la conscience de la gravité de ces conduites, dans un contexte de grande injustice, manque.
Une grande pénurie d’eau provoquera l’augmentation du coût des aliments comme celle du coût de différents produits qui dépendent de son utilisation. Certaines études ont alerté sur la possibilité de souffrir d’une pénurie aiguë d’eau dans quelques décennies, si on n’agit pas en urgence. Les impacts sur l’environnement pourraient affecter des milliers de millions de personnes, et il est prévisible que le contrôle de l’eau par de grandes entreprises mondiales deviendra l’une des principales sources de conflits de ce siècle.”
Accueil › Infos › Années précédentes › Année 2015
23 juin 2015.

L’eau, "une question de première importance", dit le Pape
Dans une lettre encyclique dédiée à la "sauvegarde de la maison (...)
Dans une lettre encyclique dédiée à la "sauvegarde de la maison commune", le Pape François lance un appel urgent pour "un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète". Daté du 24 mai 2015 et publié le 18 juin, ce document personnel de quelque 90 pages a pour titre "Laudato si !" qui fait référence au "Loué sois-tu !" clamé jadis par François d’Assise, dont le pape a repris le nom au moment de son élection et qu’il propose comme "saint patron de tous ceux qui étudient et travaillent autour de l’écologie". Dans le premier chapitre de sa lettre où il commence par poser un diagnostic sans concessions sur "ce qui se passe dans notre maison", le pape consacre cinq paragraphes à la "question de l’eau". Les voici dans leur intégralité.
Navigation
A voir également
-
33 pays menacés de pénurie d’eau à l’horizon 2040
-
Lac Léman : des eaux de bonne qualité mais sous surveillance
-
Une nouvelle carte mondiale des eaux souterraines
-
La Suisse inaugure un panel mondial sur l’eau instrument de paix
-
Gouvernance du Rhône entre le Léman et Lyon : la balle est désormais dans le camp des politiques
-
Barrage franco-suisse de Chancy-Pougny : 90 bougies et un gros coup de jeune
-
"Le maintien de la qualité de l’eau potable demande de gros efforts"
-
Le bisse valaisan, bel objet d’étude pour des chercheurs en quête de regards croisés
-
Micropolluants dans l’eau : "un défi permanent et complexe"
-
Les vignobles vont-ils à l’avenir souffrir de la sécheresse et du manque d’eau ?
Mots-clés
- 182/457 Accès à l’eau
- 53/457 Action humanitaire
- 220/457 Afrique
- 75/457 Agriculture
- 43/457 Amérique latine
- 188/457 Aqua Pro
- 118/457 Asie
- 201/457 Assainissement
- 44/457 Bassin versant
- 80/457 Bisses
- 211/457 Changements climatiques
- 28/457 Collectivités locales
- 46/457 Conflits
- 80/457 Coopération
- 223/457 Cours d’eau
- 181/457 Culture
- 142/457 Dangers
- 152/457 Développement durable
- 136/457 Droit à l’eau
- 226/457 Eau potable
- 426/457 Eaux en bouteilles
- 67/457 Eaux souterraines
- 28/457 Ecosystèmes
- 36/457 Education
- 44/457 Empreinte eau
- 66/457 Environnement
- 275/457 Gestion de l’eau
- 170/457 Glaciers
- 54/457 Gouvernance
- 304/457 Hydroélectricité - barrages - énergie
- 153/457 Lac Léman
- 128/457 Législations
- 111/457 Marché de l’eau
- 57/457 Mémoires du Rhône
- 74/457 Micropolluants
- 110/457 Montagne et eau
- 89/457 Nations Unies
- 159/457 Patrimoine
- 457/457 Pollution
- 93/457 Prix de l’eau
- 66/457 Proche-Orient
- 156/457 Public/Privé
- 109/457 Qualité de l’eau
- 53/457 Renaturation
- 119/457 Ressources
- 268/457 Rhône
- 93/457 Robinet
- 85/457 Santé
- 154/457 Sciences & Techniques
- 154/457 Sécheresse
- 65/457 Zones humides
Glossaire
-
Interconnexion
Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.
Mot d’eau
-
Jamais la même eau
« Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")