AccueilInfosDossiersLe Rhône de Robert Hainard

juin 2004.

"J’ai toujours aimé le bois..."

« J’ai toujours aimé le travail manuel, le bois…. Si je fais (...)

« J’ai toujours aimé le travail manuel, le bois…. Si je fais aussi de la gravure sur bois, c’est surtout à cause de cette difficulté qu’il y a à traduire la nature dans son côté le plus immédiat, le plus sensoriel, dans un travail très méthodique, très réfléchi ».

Voilà comment Robert Hainard justifiait son choix de la gravure sur bois, une technique qu’il a largement privilégiée et qu’il est nécessaire de connaître un tant soit peu si l’on veut vraiment comprendre son oeuvre. Lui qui ne se contentait guère de la facilité disait aussi : « Ce que j’aime, c’est de revivre peu à peu la scène que j’ai vue et croquée en la faisant surgir fraction par fraction de la matière que je travaille ».

Né de parents peintres, il baigne dans le milieu artistique. Très tôt il commence à dessiner et sculpter des animaux. À l’École des Arts industriels de Genève (devenue les Arts Décoratifs), il apprend durant quatre ans le métier de sculpteur sur bois, puis sur pierre. Il se considérera d’ailleurs toute sa vie d’abord comme sculpteur avant d’être peintre.

C’est à partir de la sculpture qu’il a découvert son procédé artisanal lent et minutieux, si personnel, de la gravure sur bois en couleurs et qu’il ne cessera de pratiquer. « A ma connaissance, dira-t-il un jour, je suis le seul, dans le temps et dans l’espace à utiliser systématiquement ce procédé, quoiqu’il apparaisse incidemment et souvent accidentellement chez nombre de graveurs ».

De suite (ou trente ans après !) le croquis aboutira à la gravure : des nombreuses planches de bois taillées pour les coloris (une planche pour une couleur) au travail de la mise en couleur et à la presse (vieille presse anglaise) avec les essais jusqu’à l’épreuve finale.

Un jour par hasard, il découvrit une façon spéciale de graver (en s’inspirant des graveurs japonais) qui lui permit d’obtenir des dégradés de couleur. En s’exprimant ainsi par la gravure, le peintre a obtenu des effets nocturnes d’une profondeur et d’un velouté quasiment miraculeux.

Michèle Martin

Photographies Collection Fondation Hainard



Infos complémentaires

Dans la nature

Robert Hainard commence par la recherche patiente du sujet, à l’affût, par l’observation, planchette à croquis et jumelles à la main. Une fois l’animal parti, sa main traduit sur le papier ce qu’il a assimilé de tout son être, ressenti dans son propre corps et dans ses muscles, c’est-à-dire le mouvement de l’animal : « Quand je vois la bête je deviens la bête, j’accomplis ses mouvements avec elle ».

Il relève sur place un échantillonnage de couleurs, et plus généralement, se contente de noter au revers du croquis un système de couleur, les nuances et particularités, le tout appuyé de petites lettres discrètement placées sur le dessin. À ses débuts, après avoir croqué la bête, il prenait le temps de peindre une aquarelle assez précise pour représenter le milieu.

M.M.

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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