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La chronique locale rappelle que ce canal, qui fut au cours des temps élargi, corrigé, curé pour faciliter la navigation marchande et passagère, a longtemps constitué une importante route commerciale entre la Savoie et la France. De grands personnages l’auraient emprunté, tels Jules César, le pape Innocent IV et Napoléon III, entre autres…
« De nombreuses marchandises, venues d’Orient, étaient chargées au Bourget sur des barques qui passaient à Chanaz, remontaient le Rhône jusqu’à Seyssel où des chars les attendaient pour être transportées à Genève. Ces barques chargées de sel, de draps, d’objets de mercerie et d’autres effets devaient s’acquitter d’un droit de péage à l’entrée du canal. » Et au milieu du 19e siècle, nous dit-on, quatre bateaux à vapeur assuraient quotidiennement un service de transport d’Aix-les-Bains à Lyon.
Menaces sur l’écosystème lacustre
Jusqu’au début des années 1980, c’est-à-dire avant la construction du barrage de retenue et de la centrale hydroélectrique de Chautagne, le canal favorisait un grand échange d’eau et il en résultait, pour le lac du Bourget, une alternance saisonnière de crues et d’étiages, d’inondations et d’exondations. Ces variations de niveau (de 2 ou 3 mètres, parfois davantage) étaient tout bénéfice pour la vie des roselières et de leur faune.
L’installation du barrage a eu pour conséquence de stabiliser le niveau du lac, ce qui est loin de déplaire aux responsables de la sécurité hydraulique et encore moins aux promoteurs du tourisme fluvial. Mais elle a eu aussi des impacts négatifs sur l’écosystème du littoral lacustre.
Le renouvellement de l’eau du lac se fait beaucoup plus lentement. Les roselières sont en danger, menacées notamment par l’érosion générée par la houle naturelle ou celle des bateaux, et par le manque de minéralisation des sédiments. La baisse de la nappe du lac provoque également l’assèchement des marais et autres biotopes avoisinants.
D’où la demande pressante des défenseurs du patrimoine naturel de restaurer autant que possible un minimum de variations des niveaux saisonniers du lac. C’est « hydrauliquement faisable ». Mais socialement ? Cela remettrait en question toute l’idée que l’on se fait des loisirs au fil de l’eau.